Ces mesures, dévoilées par le ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins Yannick Neuder à l'issue d'un comité interministériel, sont annoncées au milieu d'une année 2025 où la santé mentale est la grande cause nationale mais aussi au lendemain du meurtre d'une surveillante de collège par un élève de 14 ans, source d'un émoi national.
Favoriser le repérage
Le premier axe, «repérer», vise à favoriser les repérages et interventions précoces face aux troubles psychiques notamment des jeunes de 12 à 25 ans, reprenant plusieurs mesures annoncées mi-mai par la ministre de l'Èducation Elisabeth Borne aux Assises de la santé scolaire et jugées alors «étriquées» et pas à la hauteur des enjeux par des syndicats, qui réclamaient avant tout des moyens - notamment humains. Dans les objectifs affichés mercredi 11 mai : former deux adultes repères dans chaque établissement du second degré et chaque circonscription du premier degré d'ici 2026, former tous les personnels de santé scolaire au repérage précoce, et mettre à disposition de toute la communauté éducative un kit dédié.
Donner accès aux soins
Le deuxième axe, «soigner», destiné à favoriser «une psychiatrie de proximité, lisible et accessible», prévoit par exemple un appui financier prioritaire aux centres médicopsychologiques (CMP), aujourd'hui débordés par les demandes, avec notamment des créneaux de rendez-vous non programmés et des dispositifs de suivi intensif, ainsi qu'un renforcement de la régulation des urgences en psychiatrie, selon le ministère. Des mesures qui semblent pourtant un peu floues au vu de la réalité et alors que la question de la saturation des CMP et des délais d'attente reste particulièrement problématique selon les soignants.
Formation et coordination renforcées
Pour «reconstruire» la psychiatrie, le troisième axe du plan entend «renforcer la formation et la coordination». La formation des étudiants en médecine sera ainsi accrue, avec un module en psychiatrie avancée dans chaque faculté couplé à un stage pratique, et le nombre d'internes formés en psychiatrie porté à 600 par an à partir de 2027, contre 500 aujourd'hui. Mesure inspirée du rapport des députées Dubré-Chirat et Rousseau, une mission se penchera sur les conditions de travail en psychiatrie et sera suivie d'un plan d'action début 2026.
Ce plan psychiatrie, «de sursaut et de refondation», se veut «un point de départ» d'«un engagement durable», selon Yannick Neuder, cité dans un communiqué. Interrogé sur le financement du plan, le ministère n'a pas précisé si des moyens seraient débloqués, soulignant à la presse qu'«au-delà des enjeux de financement (...) la psychiatrie traverse une crise des vocations, de l'attractivité, de l'organisation des soins». Des questions qui restent néanmoins étroitement liées à celle du financement du secteur, toujours le parent pauvre du système de santé.
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