Cette étude fait partie d’un ensemble plus large d’articles que Santé publique France consacre à la lutte contre le VIH et les infections sexuellement transmissibles dans son bulletin épidémiologique du 24 novembre 2025, publié en vue de la Journée mondiale de lutte contre le VIH, lundi 1er décembre. Elle s’accompagne ainsi d’une autre étude dédiée au dépistage et au diagnostique des 4 IST (VIH, chlamydiose, gonococcie et syphilis) chez les jeunes de 15 à 25 ans, entre 2014 et 2023. Elle effectue également une comparaison avec les adultes. Les résultats mettent en exergue une augmentation des diagnostics d’IST, en particulier chez les plus jeunes.
« Quelle que soit l’infection et quel que soit le sexe, les taux de personnes testées ont augmenté entre 2014 et 2023 chez les jeunes comme chez les adultes, malgré un décrochage entre 2019 et 2020 », écrit l’agence sanitaire. En 2023, 910 000 jeunes ont été testés au moins une fois pour une infection à VIH, contre 2,9 millions d’adultes, et entre 810 000 et 840 000 jeunes environ ont été testés au moins une fois pour une chlamydiose, une syphilis ou une gonococcie. En secteur privé, environ 19 100 jeunes ont été diagnostiqués pour une chlamydiose, 6 200 jeunes pour une gonococcie, et environ 650 jeunes ont bénéficié d’une prise en charge pour une syphilis.
Des diagnostics trop souvent à un stade avancé de l'infection
Quant au VIH, ils sont 906 jeunes de 15 à 24 ans à avoir découvert leur séropositivité, contre 3 347 adultes de 25-49 ans. Entre 2014 et 2023, ces découvertes ont augmenté de 41% chez les jeunes alors qu’elles ont au contraire diminué de 15% chez les adultes. « Environ la moitié étaient nés en Afrique subsaharienne, et 37% nés en France », constate Santé publique France. « Par rapport aux adultes découvrant leur séropositivité VIH en 2023, les jeunes étaient plus souvent nés en Afrique subsaharienne, étaient moins souvent diagnostiqués à un stade avancé de l’infection, et avaient plus souvent des co-infections par d’autres IST. » Cette population se caractérise par un autre élément : ils sont souvent arrivés plus récemment en France que les adultes. C’est le cas de 56% d’entre eux, arrivés moins d’un an avant leur diagnostic VIH. Pareillement, le nombre d’hommes nés à l’étranger ayant des relations sexuelles avec des hommes et séropositifs a augmenté entre 2014 et 2023 : de 132% chez les jeunes, et de 64% chez les adultes. Ces hausses sont également marquées par des disparités territoriales. En Ile-de-France, la tendance est en réalité à la baisse, mais ce sont dans les autres territoires (ultra-marins comme de la province) que ces augmentations s’observent surtout.
Des jeunes hommes particulièrement exposés
Parallèlement, une seconde étude de Santé publique France sur les comportements sexuels des jeunes hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH, voir encadré) démontre que les 18-21 ans apparaissent « particulièrement vulnérables ». En cause, des déterminants sociaux, identitaires et territoriaux « complexes », qui augmentent les risques d’exposition et, dans le même temps, réduisent l’accès à la prévention. Ils subissent ainsi davantage d’injures homophobes (48%, contre 28% chez les 22-25 ans et 37% chez les 26-29 ans) et présentent une santé mentale plus dégradée – 40% souffrent de troubles de l’anxiété. 43% ne parlent pas prévention avec leur médecin, et 46% n’ont pas fait de test VIH au cours de l’année. « Bien que l’usage du préservatif soit plus fréquent (34% vs 29%), leur recours à la prophylaxie pré-exposition (PrEP) reste faible (8% vs 23%), et 43% s’exposent au risque de contamination (vs 32-35%) », note également l’agence sanitaire.
Les auteurs de l’étude formulent plusieurs hypothèses pour expliquer cette moindre propension à la prévention. Les plus jeunes sont par exemple plus nombreux à se déclarer bisexuels (23% contre 15-19% chez leurs aînés), « identification qui peut réduire le sentiment d’appartenance à la communauté gay et les éloigner des dispositifs de prévention spécifiquement ciblés ». Les auteurs remarquent aussi que la situation n'est pas nouvelle: par le passé, les plus jeunes HSH apparaissaient déjà comme les plus vulnérables. Cela suggère donc plutôt « un effet d'âge » et non « une rupture générationnelle ».
Selon des données publiées fin octobre par Santé publique France, environ 5.100 personnes ont découvert leur séropositivité au VIH en 2024, un chiffre qui « semble se stabiliser » après une augmentation les années précédentes.
Accéder à l'étude "Dépistage et diagnostic du VIH et de trois infections sexuellement transmissibles bactériennes chez les jeunes en France, 2014-2023"
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