PRÉVENTION

Pneumocoques : la HAS élargit la vaccination à toutes les personnes de 65 ans et plus

Publié le 29/01/2025

Face aux risques encourus par les personnes âgées de 65 ans et plus d'être touchées par une infection invasive due aux pneumocoques, la Haute autorité de santé actualise ses recommandations vaccinales contre ces bactéries. Elle préconise de vacciner l'ensemble de cette catégorie de population, qu'elle soit ou non à risque.

Vaccination, geste, mains de soignants, bras

Crédit photo : GARO/PHANIE

« Dans le monde, la bactérie Streptococcus pneumonie est la principale cause de décès au cours d’infections respiratoires chez les enfants de moins de 5 ans et les adultes de plus de 65 ans », rappelle la Haute autorité de santé (HAS) en introduction de ses nouvelles recommandations vaccinales. C’est aussi la première cause d’infections invasives (méningite et bactériémies) : elle est à l’origine de 40% d'entre elles.

Or, si la vaccination contre les pneumocoques est obligatoire chez les nourrissons dès l’âge de deux mois depuis le 1er janvier 2018 et recommandée chez les plus de 18 ans à risque depuis juillet 2023, l’incidence de ces infections reste élevée chez les adultes. Surtout, elle augmente de façon importante avec l’âge : elle est ainsi « 6 fois plus importante à 89 ans et plus, qu’à l’âge de 50 ans (37,7 par 100 000 habitants contre 6 cas par 100 000 habitants). » Il en va de même pour leur mortalité, qui varie de 10 à 30%. « Celle des pneumonies à pneumocoque touche 1 patient hospitalisé sur 10, voir plus chez les patients âgés », donne en exemple la HAS. En juillet 2023, en simplifiant le schéma vaccinal pour les personnes à risque via une seule injection du vaccin Prevenar-20, dirigé contre 20 sérotypes de Streptococcus pneumoniae, elle entendait améliorer leur protection face aux infections.

Une population plus susceptible d'être touchée par les infections

Après s’être autosaisie, la HAS préconise donc d’élargir cette vaccination à toutes les personnes âgées de 65 ans et plus. « L’âge est un facteur de risque à lui seul pour préconiser [cet] élargissement », se justifie-t-elle. Car 60% des cas d’infections invasives à pneumocoques concernent cette catégorie de multiplication, pour qui leur sévérité est multipliée par 3. « De plus, cette population est susceptible de développer des formes graves de pneumonie aiguë communautaire » ; elle représente en effet 75% des hospitalisations pour ce type de pneumonie, alors que la moitié des 65 ans et plus qui la contractent ne présentent pas de comorbidités. Et échappent donc aux recommandations vaccinales actuelles. La HAS recommande toujours une seule injection du vaccin Prevenar-20. Celle-ci peut se faire « de façon concomitante avec les vaccins saisonniers » contre la grippe.

L’objectif de la HAS est double : simplifier le calendrier vaccinal par âge clef et accroitre la couverture vaccinale. Désormais, 4 vaccins (Covid, grippe et zona, et pneumocoque) et 1 rappel (DTP) sont recommandés chez les personnes âgées de 65 ans et plus, indique-t-elle, insistant par ailleurs sur l’importance « de maintenir les critères d'éligibilité actuels pour les adultes âgés entre 18 et 64 ans présentant un risque accru d'infection invasive à pneumocoque. »

Rappel sur les compétences vaccinales des infirmiers
Depuis le décret du 8 août 2023, les infirmiers sont autorisés à prescrire aux 11 ans et plus les vaccins listés dans le calendrier vaccinal, à l’exception des vaccins vivants atténués (BCG, rougeole, tuberculose, zona…) chez les personnes immunodéprimées, et à administrer l’ensemble de ces vaccins sur prescription médicale.

Retrouver le tableau synthétisant les compétences vaccinales des infirmiers
La Rédaction d'Infirmiers.com

Source : infirmiers.com