« C'est un défi énorme », réagit le Dr José Luis Cobos Serrano, cité dans un communiqué où il déroule les orientations qu’il souhaite voir prendre le Conseil international des infirmières (CII). « J'ai toujours travaillé dans les coulisses, j'ai négocié des accords avec des politiciens et des représentants importants, mais je n'ai jamais été en première ligne. Et mon sentiment initial est que c'est maintenant moi qui suis en première ligne et que je dois franchir cette étape importante. » Infirmier en Espagne depuis 30 ans le nouveau président de l’organisation a exercé aussi bien dans le champ des soins intensifs que dans celui des soins primaires et en chirurgie. Il a également participé à des projets de recherche, dont un visant à standardiser les pratiques professionnelles en Espagne. Nommé président du Conseil Général d'Infirmerie espagnol, l’équivalent de l’Ordre des infirmiers français, en 2019, il occupait depuis 2021 la fonction de vice-président au sein du CII.
Nous pouvons donner aux infirmières les moyens d'agir et veiller à ce qu'elles puissent exercer pleinement leur profession.
Saluant le travail de l’équipe précédente, placée sous la présidence de Pamela Cipriano et qui a notamment planché sur une nouvelle définition du terme « infirmière » et de la notion des « soins infirmiers », il s’engage à axer son action sur la coopération, en particulier avec le Conseil d’administration du CII, dont les membres se font les porte-paroles des infirmiers de chaque zone géographique. « Je veux être un leader, mais je sais que la présidence n'est pas le travail d'une seule personne, c'est le travail d'une équipe et je me réjouis de pouvoir compter sur le soutien d'un conseil composé de membres égaux », assure-t-il.
"L'autonomisation" de la profession comme mot d'ordre
Le nouveau président du Conseil international des infirmières (CII) entend placer son mandat sous le signe de « l’autonomisation ». « J'ai choisi l'autonomisation parce que je comprends que nous devons l'utiliser à trois niveaux différents. » Le premier niveau concerne le CII lui-même, qui doit être autonomisé au niveau organisationnel afin de disposer d’une voix pour défendre les infirmiers comme « pilier des systèmes de santé » ainsi que l’intégration des soins infirmiers dans tous les programmes de santé.
Viennent ensuite les associations nationales des infirmières (ANI), que le CII s’engage à soutenir dans leur démarche d’autonomisation, notamment dans leurs discussions avec les autorités sanitaires et les gouvernements de leurs États et en promouvant les partages de pratiques. L’objectif : montrer à chacune d’entre elles qu’elles appartiennent à un réseau mondial d’infirmiers.
Développer le leadership
Enfin, sont concernés les professionnels eux-mêmes. « Nous pouvons donner aux infirmières elles-mêmes les moyens d'agir et veiller à ce qu'elles puissent exercer pleinement leur profession. En tant que profession, nous prenons soin de tous les individus et tout ce potentiel doit être exploité afin que chaque infirmière se sente valorisée », fait-il valoir.
Il en appelle enfin à l’ensemble des infirmiers à réfléchir à ce qu’ils peuvent apporter pour faire progresser la profession dans sa globalité, plaidant pour le développement de son leadership. « Et quand je parle de leadership, j'aimerais que chaque infirmière et infirmier réfléchisse à la manière dont il ou elle peut devenir un leader, quel que soit le stade de sa carrière. Le moment est venu pour moi d'être un leader mais d'autres viendront après moi et ils devront être prêts », conclut-il.
*Du 9 au 13 juin 2025
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