Leur mission est primordiale, mais elles sont encore relativement peu connues : les unités cognitivo-comportementales (UCC) prennent en charge les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées, notamment lorsqu’ils sont en période de crise. Elles identifient la nature et la sévérité des troubles du comportement et leurs répercussions sur le quotidien et la qualité de vie des patients et de leurs aidants, et contribuent à les stabiliser et à en prévenir la réapparition. Une instruction publiée dans le Bulletin officiel «Santé-protection sociale-solidarité» d'octobre 2025 actualise leur cahier des charges, le précédent datant de 2008. L’objectif est d'intégrer ces unités au sein des soins médicaux et de réadaptation (SMR) gériatriques, mais aussi de fluidifier le parcours des patients dans la perspective du retour à domicile en renforçant leurs liens avec le secteur médico-social et les soins de ville.
Un maillon essentiel du parcours de soin
« Maillon essentiel » du parcours de soin, l’UCC est en lien avec « l’offre sanitaire, médico-sociale et sociale, avec les filières de soins gériatriques et en collaboration avec les établissements autorisés en psychiatrie et l’offre de neurologie » et partage des missions fondamentales avec les SMR, auxquels elle est adossée, indique le document. Elle met en œuvre des programmes de réadaptation médico-psycho-sociale cognitive et comportementale visant « à stabiliser la crise, contrôles les troubles psycho-comportementaux envahissants et invalidants et à en maintenir le bénéfice ». Ils passent notamment par des bilans des troubles du comportement, l’évaluation de l’autonomie, l’élaboration d’un projet de soin individualisé ou la préparation du retour du patient à son domicile. Disposant de 10 ou 12 lits et adossée aux SMR, l’UCC « élabore un projet spécifique pour la prise en charge des patients intégrant différents volets (projet médical, projet de soins éthiques et cliniques, projet architectural). »
La présence obligatoire d'un IPA au sein de l'équipe
Côté professionnels, l’unité se compose d’une équipe pluridisciplinaire et pluriprofessionnelle dédiée, « spécifiquement formée à la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou des maladies apparentées. » Outre un médecin qualifié en gériatrie, elle doit obligatoirement compter dans ses rangs un infirmier en pratique avancé (IPA), un psychologue ou neuropsychologue, un diététicien, un assistant de soins en gérontologie, un aide-soignant, un kiné, un ergothérapeute et un assistant social. « L’unité garantit la présence la nuit, d’au moins un aide-soignant, ainsi que la présence d’au moins un infirmier », est-il également précisé. Et dans la perspective du retour à domicile, l’UCC s’inscrit dans une filière territoriale de soin et d’accompagnement spécifique à ces maladies neurodégénératives, en lien entre autres avec les établissements en psychiatrie, les EHPAD et unités de soins de longue durée (USLD), les centres médico-psychologiques (CMP), et les professionnels libéraux de premier recours, dont médecins et infirmiers.
Une admission selon différents modes
Le parcours en UCC s’ouvre par un recueil des informations sur le patient et son mode de vie, avec une admission qui peut s’effectuer selon différents modes : adressage par le médecin traitant, d’un service de psychiatrie ou de SMR, depuis le domicile ou un établissement médico-social. « Le projet de sortie du patient de l’UCC est envisagé dès son admission par l’équipe pluridisciplinaire de l’UCC, et inscrit dans un projet de soins personnalisé. Il associe les proches aidants et l’entourage lorsque cela est possible et le cas échéant, son mandataire judiciaire », ajoute l’instruction, qui rappelle que les documents de sortie doivent intégrer les modalités de poursuite des soins et des traitements. Enfin, les unités doivent respecter la liberté de mouvement des patients, ainsi que leur intimité et leur dignité.
Les 149 UCC existantes ont jusqu'au 31 décembre 2026 pour appliquer ce nouveau cahier des charges.
Accéder à l'instruction relative au nouveau cahier des charges des unités cognitivo-comportementales
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