Face à une maladie pour laquelle il n’existe pas de traitement curatif, le gouvernement fait le pari de la vaccination. Un arrêté, paru dans le Journal Officiel du 2 avril 2025, organise la réponse vaccinale à l’épidémie de chikungunya qui frappe La Réunion depuis l’été 2024. La situation a entraîné « une augmentation des consultations médicales et des hospitalisations, avec un risque de saturation du système de santé local dans les prochaines semaines », résume le texte. La campagne, organisée par le directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) de l’île, entend mobiliser l’ensemble des professionnels de santé habilités à prescrire et à injecter le vaccin Ixchiq, développé par le laboratoire Valneva et premier vaccin disposant d'une autorisation de mise sur le marché (AMM) en prévention de la maladie.
3 catégories de population ciblées pour la vaccination
De son côté, la Haute autorité de santé (HAS) identifiait dès début mars dans ses recommandations les personnes à vacciner en priorité. Sont ainsi concernées :
- Les personnes âgées de 65 ans et plus, notamment celles avec des comorbidités (hypertension artérielle, diabète, maladies cardiovasculaires, respiratoires, rénales, hépatiques et neurovasculaires) ;
- Les personnes âgées de 18 à 64 ans souffrant de comorbidités ;
- Et les professionnels de la lutte antivectorielle, « en raison du rôle indispensable dans la gestion de l’épidémie et de leur exposition particulière aux moustiques. »
En revanche, elle exclut de ses préconisations les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées. Le vaccin Ixchiq est en effet un vaccin vivant atténué, et est donc déconseillé pour ces dernières.
Plus de 20 000 cas signalés
Maladie infectieuse, le chikungunya se transmet par piqure de moustiques, notamment de moustiques tigres et est symptomatique dans 75% des cas, rappelle la HAS. Il provoque « une fièvre brutale », qui s’accompagne de douleurs musculaires et articulaires intenses, suivies d’une asthénie. Ces symptômes durent entre quelques jours et plusieurs mois. « Chez plus d’un tiers des patients la maladie va évoluer vers une forme chronique définie par la persistance des symptômes au-delà de 3 mois généralement sous forme d'arthralgies (douleurs articulaires) chroniques qui peuvent être très invalidantes et qui constituent le principal fardeau de la maladie », prévient l’agence sanitaire.
Depuis le 23 août 2024, plus de 20 000 cas de chikungunya ont été recensés sur l’île de La Réunion, ainsi que 129 hospitalisations et 2 décès, fait savoir l’ARS. Entre le 17 et le 26 mars, l’épidémie s’est même accélérée, avec près de 6 000 cas comptabilisés et 187 passages aux urgences. « Quatorze nouveau-nés ont été hospitalisés dans un service de soins intensifs pédiatriques ou de réanimation natale », précise-t-elle également. Le niveau 4 du dispositif ORSEC (pour Organisation de la Réponse de Sécurité Civile), dont l’objectif est de mettre en place une organisation opérationnelle permanente et unique de gestion des évènements touchant gravement la population, a été déclenché à la mi-mars par le préfet de la région.Le pic de l'épidémie est attendu mi-avril.
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