Ces recommandations font suite à un premier volet, publié par la Haute autorité de santé (HAS) fin janvier 2024, qui avait pour but de « sensibiliser la personne aux enjeux de l'habitat et construire la coordination entre acteurs ». « Pour permettre une meilleure appropriation par les professionnels, il a été décidé de décomposer ces recommandations en trois volets, même si les thématiques sont inévitablement imbriquées les unes avec les autres », expliquait alors la HAS. La première vague de préconisations entendait ainsi apporter des connaissances et des repères scientifiques, pratiques et organisationnels aux professionnels : identification et définition des différents types d’habitats, principes d’accompagnement (respect du choix de la personne, approche centrée sur elle…), bonnes pratiques de coordination et de collaboration entre les acteurs…
Intitulé « Accompagner la personne dans l’élaboration de son projet d’habitat », le second volet se focalise sur les dimensions à prendre en compte dans l’élaboration du projet d’habitat (sociales, financières…), les moyens pour évaluer les besoins de la personne ou encore les étapes essentielles de l’accompagnement. Il vise « à permettre aux personnes concernées d’être pleinement actrices de leurs choix en matière d’habitat, de se sentir « chez elles » quel que soit leur lieu de vie, et de s’inscrire durablement dans leur environnement, tout en favorisant leur participation à la vie sociale et citoyenne », indique l’agence.
Un projet qui se construit avec la personne concernée
« Le recueil des besoins et attentes de la personne accompagnée est la première étape de l’élaboration d’un projet d’habitat », pose la HAS comme base, soulignant que l’impulsion et la conception de ce projet doivent tenir compte des aspirations des personnes. La première étape consiste donc à « questionner le désir d’accès, de maintien ou de changement de logement de la personne, du couple ou du foyer ». Elle est suivie d’une présentation du contexte socioéconomique et des alternatives d’habitat, puis d’une évaluation avec la personne de sa situation et de ses besoins (sécurité, équipements indispensables pour l’autonomie). Enfin vient la co-construction du projet « en prenant en compte l’ensemble de ses dimensions (financière, géographique, administrative, familiale, médicale, etc.), dans les limites des missions des professionnels. » L’agence insiste sur la nécessité de sanctuariser des temps d’échange pour mieux comprendre le projet, qui peuvent être formalisés par des questionnaires ou se tenir dans le cadre d’ateliers collectifs, par exemple. Tout en gardant à l’esprit qu’il faut « favoriser une appréhension réaliste par la personne des possibilités qui s’offrent à elle dans un principe de réalité. »
Professionnels et personnes accompagnées doivent également être vigilants sur les délais incompressibles qui caractérisent certaines démarches, telles que celles d’accès au logement. « Plus les délais sont longs, plus les personnes en attente peuvent idéaliser leur logement et parfois être déçues par les propositions. Pour éviter cette déception et parfois des refus pouvant retarder le projet, voire conduire à des impasses, il importe au professionnel d’accompagner la personne dans la priorisation de ses besoins et attentes, et d’être également très clair sur les conséquences d’un refus qui peuvent entraver, voire stopper le projet d’habitat », prévient la HAS. L’accompagnement pouvant s’inscrire dans le temps long, elle préconise d’organiser des temps d’information ou de sensibilisation avec les personnes concernées (sur la gestion administrative, du budget ou de la vie quotidienne, l’identification des services à contacter en cas d’urgence…), mais aussi d’aborder les sujets relatifs à la santé : traitements, soins infirmiers, proximité des services de santé dont localisation des professionnels et établissements de santé. Enfin, la HAS insiste sur l’importance de travailler avec les proches de la personne, d’ajuster le projet tout au long de son élaboration et de préparer la transition d’un habitat à un autre (anticipation du jour de l’emménagement, identification des personnes pouvant y participer…).
Ces recommandations s’inscrivent dans un contexte d’évolution des attentes et des besoins des personnes. « Depuis plusieurs années, la fluidité des parcours résidentiels s’impose comme une réponse aux aspirations croissantes d’autonomie, de dignité et de qualité de vie des personnes âgées, en situation de handicap et/ou de précarité », dans lesquelles la question de l’habitat est essentielle, rappelle-t-elle. « Il ne s’agit plus seulement de choisir entre rester chez soi et entrer en établissement, mais de vivre au sein d’un environnement adapté, sécurisé et évolutif, s’inscrivant dans la vie de la cité. »
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