C’était l’une des (nombreuses) inquiétudes des institutions infirmières : l’absence de budget 2025, suite à la censure du gouvernement Barnier et la remise en question du soutien financier de l’État, risquait de mettre en péril le rythme de création des places en instituts de formation en soins infirmiers (IFIS). Dans un communiqué, le Comité d’Entente des Formations Infirmières et Cadres (CEFIEC) s’inquiétait d’une absence de vote qui laissait « planer la menace d’un retour aux quotas en vigueur avant les accords du Ségur de la santé ». Et ce alors que les besoins en professionnels infirmiers « sont de plus en plus importants. »
L’écueil devrait toutefois être évité. Dans un courrier transmis aux collectivités régionales, dont Hospimedia a pu obtenir une copie, le Premier ministre François Bayrou s’engage bien à soutenir le développement de ces quotas supplémentaires. « C'est pour répondre à ces inquiétudes mais également parce que je crois prioritaire de former davantage de professionnels de santé que je souhaite vous confirmer que les engagements pris par l'État seront bien respectés pour l'année 2025 pour ce qui concerne le financement de l'engagement de l'augmentation des capacités de formations infirmières », écrit-il.
Un financement assuré jusqu'en 2027
Selon le document, cet engagement prendra la forme d’un amendement du gouvernement au projet de loi de finances (PLF). Il proposera une enveloppe de 215 millions d’euros lors de la commission mixte paritaire, soumise à l’approbation du Parlement. Le Premier ministre demande aux conseils régionaux d’anticiper la mesure en intégrant sur la plateforme Parcoursup, point d’entrée depuis 2019 des étudiants infirmiers en IFSI, les places supplémentaires. « Bien entendu, le financement des places créées en 2025 sera assuré pendant les trois années que dure la formation et donc jusqu'en 2027 inclus », précise-t-il. En revanche, aides-soignants et accompagnants éducatifs et sociaux, qui devaient eux aussi bénéficier en théorie d’une augmentation des places en formation, en seront pour leurs frais : François Bayrou préconise plutôt le gel des quotas pour les deux professions. Il propose ainsi aux conseils régionaux « de maintenir les capacités actuelles ».
Pour rappel, en 2022, État et collectivités régionales ont signé un accord pour financer la création, à partir de 2023, de 12 600 places dans les formations sanitaires et sociales, à savoir les formations infirmières, d’aides-soignants et des accompagnants éducatifs et sociaux. Issu des accords du Ségur, il prévoit notamment 5 870 places pour les uns et 5 763 pour les aides-soignants.
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