Après ceux redéfinissant les actes et soins infirmiers et les missions infirmières, c’est au tour du décret et de l’arrêté présentant le nouveau référentiel de formation d’être examiné par le Haut conseil des professions paramédicales (HCPP), ainsi que par le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER), à partir de ce mardi 9 décembre. À l’occasion de cet examen, le Comité d’entente des formations infirmières et cadres (CEFIEC), la Fédération nationale des étudiants en sciences infirmières (FNESI) et le Collège Français des Enseignants-chercheurs universitaires en sciences infirmières (CoFECSI) expriment dans un communiqué commun leur soutien à «cette réforme structurante».
Une adaptation aux besoins du terrain
Pour ces trois organisations, les deux textes répondent aux attentes de la profession, face à des besoins de santé qui évoluent sur le terrain. Outre la mise en conformité avec la directive européenne, qui supposait l’ajout de 400 heures de formation, et l’accent mis sur une part accrue d’enseignements cliniques, elles saluent la structuration du diplôme autour «de domaines de compétences lisibles, renforçant la compréhension des acquisitions pour les étudiants, les employeurs et les patients». Ils s’avèrent également «en cohérence» avec l’évolution du cadre réglementaire infirmier, qui intègre notamment les notions de consultation et de diagnostic infirmiers.
«Cette réforme consolide l’ancrage universitaire de la formation socle infirmière, attendu de longue date par les étudiants, les formateurs et les enseignants-chercheurs», poursuivent les trois organisations signataires. Elles saluent le renforcement du lien entre formation, recherche et pratique et la création de parcours de formation plus lisibles (licence, master, doctorat, pratique avancée, spécialités infirmières) qu’elle va entraîner. Autre attente : «une meilleure progression curriculaire des compétences cliniques, pédagogiques et réflexives», et ce en lien à la fois avec les besoins des territoires et les différents secteurs d’exercice. Datant de 2007, le référentiel de formation n'avait pas évolué depuis, et un infirmier sur 2 jugeait en 2024 qu'il n'était plus en phase avec le terrain, selon une enquête de l'Ordre.
Des conditions à remplir pour une mise en œuvre effective
Les organisations identifient toutefois des points de vigilance. Pour que décret et arrêté s’appliquent réellement sur le terrain, il faut :
- Un calendrier de mise en œuvre réaliste, co-construit avec les Instituts de formation en soins infirmiers, les universités et les régions ;
- Des moyens humains et financiers dédiés pour les instituts de formation, les équipes universitaires et les lieux de stage ;
- Un accompagnement des équipes pour adapter les maquettes, les dispositifs d’évaluation, la simulation en santé et l’encadrement clinique ;
- Une attention particulière à la qualité de vie des étudiants, à la lutte contre la précarité étudiante et au respect des droits en stage, dans un contexte où ces deux composantes de la formation sont en grande partie responsables des abandons de parcours.
«L’universitarisation constitue une opportunité majeure pour la reconnaissance disciplinaire des sciences infirmières, à condition de garantir un pilotage partagé et des moyens humains, financiers et pédagogiques à la hauteur des enjeux», concluent-elles, voyant dans cette réforme «une opportunité historique pour la profession infirmière». La mise en œuvre de ce nouveau référentiel est prévue pour la rentrée de septembre 2026.
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