Dans la protection de leur spécialité et de leurs compétences, les infirmiers anesthésistes (IADE) peuvent aujourd’hui compter sur le soutien des médecins anesthésistes-réanimateurs (MAR). Dans un communiqué commun, trois syndicats* défendent le binôme qu’ils forment avec les infirmiers, caractérisé de « vertueux » et de « gage d’efficience du système de santé et de sécurité pour les patients. » et qui « a participé à faire chuter la mortalité liée à l’anesthésie. » À l’origine de cette manifestation de soutien : toujours l’Article 2 de la loi infirmière, votée par les députés dans la nuit du 10 mars dernier, qui inquiètent les spécialités IADE et infirmiers de bloc opératoire (IBODE). À quelques jours de son examen par le Sénat, prévu le 5 mai prochain, les médecins s’interrogent sur cette proposition de loi, surgie « sans large concertation des professionnels concernés », qui organise les périmètres d’exercice des infirmiers en deux niveaux : le métier socle, de grade licence, et la pratique avancée, de grade master. Or, pour les MAR, tout comme les IADE dont ils avancent les mêmes arguments, un tel texte nierait tout simplement les spécificités des spécialités infirmières (IADE, IBODE et infirmiers de puériculture – IPDE).
Les évolutions statutaires de la profession d’infirmier ne doivent pas remettre en cause la haute qualification des IADE.
Des professionnels autonomes, mais sous responsabilité médicale
L’exercice des IADE se démarque « historiquement » par un fort degré d’autonomie – et non d’indépendance, insistent les trois syndicats. Et dans le respect de la place et du rôle des deux parties du binôme dans la prise en charge des anesthésies. « Les évolutions statutaires de la profession d’infirmier ne doivent pas remettre en cause la haute qualification des IADE », liée aux obligations de formation définies dans une loi de 1973 : soit celles d’avoir exercé au moins deux ans en tant qu’infirmier ou sage-femme avant de pouvoir prétendre intégrer la formation IADE, rappellent-ils ainsi. Ces évolutions doivent également respecter un certain nombre de lignes rouges jugées « infranchissables ». Toute consultation en préanesthésie est réalisée par un médecin et l’ensemble du parcours, placé sous la responsabilité médicale ; même chose pour les conditions d’exercice des IADE, le tout étant que les deux parties du binôme puissent se concerter afin de trouver une « solution consensuelle » à la reconnaissance statutaire des infirmiers.
« Les IADE et les MAR sont en droit d’attendre une juste place et une vraie reconnaissance dans le code de la santé publique pour TOUS les IADE : les futurs professionnels comme les IADE déjà diplômés », martèlent les syndicats. Aussi s’engagent-ils à contribuer aux travaux qui pourraient sécuriser la profession IADE et « et élargir son périmètre de compétence dans des activités connexes à l’anesthésie ». Ils appellent surtout les sénateurs à rejeter tout amendement en lien avec l’anesthésie qui irait à l’encontre des intérêts à la fois des professionnels et des patients.
*L'Ufmict-CGT, le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi, et le Syndicat national des jeunes anesthésistes-réanimateurs
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