PLFSS 2026

Budget : le gouvernement débloque 1 milliard d'euros supplémentaire pour les hôpitaux et la ville

Publié le 13/11/2025

Dans un amendement proposé en séance, dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, le gouvernement a accordé une augmentation de l'enveloppe dédiée aux hôpitaux et aux soins de ville, d'un total de 1 milliard d'euros. 

Quels leviers d'attractivité dans les établissements de santé ?

Quelques heures avant la clôture des débats en première lecture sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2026 (PLFSS 2026), mercredi 12 novembre, le gouvernement a fait passer un amendement proposant de rehausser de 1 milliard d’euros l’objectif national de dépenses d’Assurance maladie (ONDAM). Dans le détail, cette somme se répartira entre l’hôpital, à hauteur de 850 millions d’euros, les soins de ville et le fonds régional d’intervention, qui bénéficieront des 150 millions restants. L’enveloppe dédiée aux établissements de santé affichera ainsi une progression de 3,2%, contre les 2,4% affichés dans la copie initiale, et celle allouée à la ville, une hausse de 2%, contre 1,6% auparavant. Cela doit permettre selon le texte « d'accompagner la reprise d’activité observée depuis 2024, soutenir la démarche de transformation du secteur et concourir à la réduction du déficit des établissements ».

« Je porterai un amendement (mercredi) après-midi suite à la décision de monsieur le Premier ministre, d'un milliard » supplémentaire pour les dépenses de Santé en 2026, dont « 850 millions pour nos établissements de santé », avait déclaré un peu avant Stéphanie Rist, la ministre de la Santé, devant les sénateurs, lors de la séance de questions au gouvernement. Quelques semaines plus tôt, face aux inquiétudes des acteurs du secteur, elle s'était engagée à « protéger l'hôpital » malgré un budget contraint.

Lors de la présentation de la première version du PLFSS 2026, les fédérations hospitalières, la Fédération hospitalière de France en tête, avaient l’avait qualifiée de « pire cure d’économie » depuis les années 2010. Elles estimaient qu’il manquait en réalité 1,1 milliard d’euros pour faire face à l’augmentation des besoins de santé et préserver le secteur dans un contexte d’inflation et de compensation incomplète des revalorisations salariales issues du Ségur. 

"Un signal encourageant", salue la FHF

Il s'agit d'un « signal encourageant », un « signal positif qui traduit une écoute réelle des acteurs de terrain », mais qui « doit encore être précisé et élargi au secteur médico-social », a immédiatement réagi la FHF dans un communiqué. Avec cette rallonge, le budget des hôpitaux passe à 112,7 milliards d'euros, soit « un niveau proche » de sa demande initiale. Les hôpitaux publics ont enregistré en 2024 un déficit de 3 milliards d'euros, a-t-elle rappelé, rendant ce rehaussement de l'ONDAM « indispensable ». « Il acte la reconnaissance du besoin de financement des hôpitaux publics face à une activité en forte reprise depuis 2024.» Entre 2024 et 2025, l'hôpital public a en effet vu son activité augmenter de 4%, alors que, au niveau des ressources humaines, les indicateurs s'améliorent : dynamique de recrutement, et recul de l'absentéisme, comme le signalait la FHF lors de sa conférence de rentrée, en septembre dernier. Pour autant, ces financements doivent être clairement fléchés, a-t-elle prévenu, et notamment vers les activités sous-financées (réanimation et soins critiques, soins palliatifs, cancérologie lourde, psychiatrie, pédiatrie...).

Persiste enfin un « angle mort » : l'exclusion de la branche autonomie, qui manque pourtant gravement de moyens et qui est soumise à « une pression démographique et financière sans précédentLe sous-objectif «personnes âgées» est ainsi fixé à seulement 18,2 milliards d'euros, a-t-elle alerté. Et dans le médico-social, la partie hébergement n'est pas couverte, avec un risque « d'affaiblissement durable de l'offre publique d'accueil et d'accompagnement des personnes âgées.» La FHF a appelé à une mise en œuvre rapide et ciblée de ces annonces, « au service d’un financement juste et équitable des établissements publics de santé et médico-sociaux ». À condition que cette version du PLFSS 2026 soit bel et bien adoptée.

Le projet de loi modifié va être transmis au Sénat, alors que 200 amendements restaient encore à discuter, l’Assemblée nationale étant parvenu au bout du délai constitutionnel dont elle dispose pour l’examiner.

La Rédaction d'Infirmiers.com avec l'AFP

Source : infirmiers.com