SANTÉ PUBLIQUE

Deux analyses confirment la sûreté et l'efficacité de la vaccination HPV

Publié le 04/03/2025

La vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) reste sûre et efficace, indique l'Agence nationale du médicament alors que, parallèlement, une étude américaine tend à confirmer son intérêt dans la prévention de certains cancers.

vaccination, jeune fille, professionnelle de santé

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Ce rappel intervient à la suite d’un vaste recueil de données effectué dans le cadre du dispositif de surveillance mis en place lors de la campagne de vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) dans les collèges, en septembre 2023, avec le vaccin Gardasil 9. Il s’appuie sur les signalements des professionnels de santé et des patients des éventuels effets indésirables provoqués par la vaccination, et vient compléter l’enquête nationale de pharmacovigilance lancée en 2018, lors de la mise sur le marché du vaccin. Et la conclusion de l’Agence du médicament (ANSM) est claire : « durant la période de janvier 2023 à juin 2024, aucun nouveau signal de sécurité n’a été identifié avec ce vaccin », ce qui signifie qu’aucun nouveau risque n’a été constaté.

287 cas d'effets indésirables détectés

« De janvier 2023 à juin 2024, 287 cas d’effets indésirables, dont 206 non graves ont été déclarés à la suite d’une vaccination contre les cancers HPV dans le cadre de la campagne vaccinale dans les collèges », indique-t-elle ainsi dans son rapport, publié le 25 février dernier. Réactions à l’endroit de la piqûre (douleur, rougeur, inflammation), céphalées, fatigue, fièvre, voire pertes brèves de connaissance constituent les effets secondaires connus de la vaccination. « Ils peuvent apparaître peu de temps après la vaccination et disparaissent rapidement. » Parmi les 81 cas d’effets indésirables jugés graves, 26 hospitalisations et 4 cas d’invalidité ou d’incapacité ont été comptés. Pour autant, la plupart ne sont pas imputables au vaccin directement : fatigue chronique, apparition d’un diabète de type 1 ou du syndrome de Guillain-Barré survenu dans un contexte infectieux. À fin juin 2024, 159 de ces cas étaient toutefois rétablis contre 57 qui ne l’étaient pas, et 57 en cours de rétablissement. Enfin un décès a été comptabilisé, provoqué par un malaise ayant entraîné une chute à la suite de l’acte de vaccination.

Une protection confirmée sur le terrain

Parallèlement, de l’autre côté de l’Atlantique, où la vaccination contre les HPV a été introduite en 2006, une étude publiée par les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence sanitaire fédérale aux États-Unis, tend à confirmer l’intérêt de la vaccination contre les HPV. Des chercheurs ont ainsi analysé entre 2008 et 2022 les dépistages réalisés par frottis sur des milliers de femmes. Et selon les résultats, le nombre de lésions précancéreuses moyennes à graves détectées chez les femmes âgées de 20 à 24 ans a diminué d'environ 80% sur cette période ; chez les femmes de 25 à 29 ans, une diminution de 37% de ces lésions a également été constatée. Bien que le statut vaccinal de ces femmes ne soit pas connu, les chercheurs attribuent cette baisse à la vaccination. « Aucune autre explication plausible à la diminution des lésions précancéreuses n'a été identifiée », avancent-ils en effet, encourageant les jeunes filles et garçons à se faire vacciner tôt, dès l’âge de 11 ans ; la vaccination s’avère en effet plus efficace lorsqu’elle survient avant toute exposition à un risque d’infection par HPV. Ces résultats sont en phase avec ceux observés dans d’autres pays du monde qui ont mis en place une campagne similaire, dont l’Australie qui table sur la disparition du col de l’utérus sur son territoire d’ici 2035.

Compte-tenu du renouvellement de la campagne de vaccination HPV dans les collèges en septembre 2024, l’ANSM indique qu’elle entend poursuivre l’enquête nationale de pharmacovigilance. Pour rappel, la vaccination HPV par le vaccin Gardasil 9 concerne les enfants de 9 à 14 ans inclus au moment de la première injection, et peut s’effectuer selon un schéma en deux ou trois doses. Pour les sujets âgés de 15 ans et plus, c’est ce dernier qui s’applique ( à 0, 2, 6 mois). Les HPV sont notamment responsables de lésions précancéreuses et de cancers du col de l’utérus, du vagin, de la vulve, et de cancers des voies aérodigestives.

Accéder au rapport de l'ANSM

La Rédaction d'Infirmiers.com

Source : infirmiers.com