« La détresse des professionnels et des étudiants en santé ne faiblit pas. » Le constat que dresse l’association Soins aux professionnels de la santé (SPS) s’appuie sur le bilan des appels qu’elle a reçus au cours de l’année 2024. 7 000 demandes d’aide et de soutien ont ainsi été recueillies par l’association, soit une augmentation de 16% par rapport à 2023. Une tendance à la hausse qui s’accélère depuis la pandémie de Covid-19, en 2020, avec 6 000 appels en moyenne comptabilisés par an. SPS enregistre 6 appels concernant une « situation dite d’urgence », avec un risque de passage à l’acte, dont la moitié émanant de professionnels de santé. L’année précédente, elle en avait compté 5, provenant exclusivement d’étudiants.
Plus de la moitiés des appels sont passés par des paramédicaux
Dans le détail, un peu plus de la moitié des appelants sont issus du secteur paramédical – c’est deux fois plus qu’en 2023 – contre 17% pour le médical et 7% pour le médico-social. Les professions les plus représentées sont les infirmier(ère)s pour un quart, les aides-soignant(e)s (17%) et les médecins (14%). Viennent ensuite les cadres de santé et les administratifs (8%). Les appels longs et de nuit sont également en augmentation. Ainsi la très grande majorité des appels (90%) ont dépassé une minute, le temps d’échange moyen étant estimé à 29 minutes. « 8 % des demandes d’écoute se sont prolongées au-delà de 60 minutes. La nuit concentre près de 30% des appels. »
Les appelants sont en majorité des femmes
Autre enseignement : tout comme en 2023, la majorité des appelants sont des femmes (70%). 2 700 professionnels de santé et 2 000 étudiants, dont un tiers en santé, ont sollicité la plateforme au cours de l’année 2024. « Entre 2023 et 2024, le nombre de recours au dispositif SPS a augmenté de près de 35% chez les professionnels de la santé », en conclut l’association. Et si l’Île-de-France concentre à elle seule 28% des appels, la hausse des demandes s’observe dans toutes les régions.
Des motifs essentiellement personnels
Quant aux motifs d’appels, ils sont majoritairement d’ordre personnel (67%), avec une part de motifs professionnels qui diminue par rapport à 2023 (à hauteur de 18% en 2024 contre 21% l’année précédente). « Quant aux étudiants, à l’instar de 2023, leurs demandes d’écoute ont été motivées, pour les deux tiers, par des situations personnelles, et pour un quart par des problèmes liés au parcours étudiants. Comparé à 2023, les motifs personnels sont également en augmentation dans cette catégorie de population (+12%) », souligne SPS. Enfin, « près de 70% des appels ont fait l’objet d’une réorientation, notamment vers un psychologue en face à face pour environ un tiers d’entre eux, vers le médecin traitant (8%), vers le psychiatre (7%), vers les services ou structures en lien avec le travail (ressources humaines, manager, médecin du travail, instances représentatives du personnel… : 9%). » L’association estime à 8% l’augmentation du nombre d’appels ayant donné lieu à une réorientation.
L’association SPS met à disposition des professionnels de la santé un numéro vert – le 805 23 23 36 – ainsi qu’une application mobile Asso SPS. Gratuit, anonyme et confidentiel, ce dispositif reste disponible 24 heures sur 24. Il fonctionne « avec plus de 120 psychologues cliniciens formés à l’écoute et à la réorientation, si besoin, vers une prise en charge médico-psychologique. »
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