SÉCURITÉ DES SOINS

Investir dans la profession infirmière pour assurer la sécurité des soins chez les enfants

Publié le 19/09/2025

À l'occasion de la Journée mondiale de la Sécurité des patients, le Conseil international des infirmières rappelle le rôle pivot que jouent les infirmières dans la délivrance de soins sécurisés aux nourrissons et aux enfants. Un message d'autant plus essentiel à marteler que la profession souffre mondialement d'un sous-investissement chronique. 

Infirmière avec un nourrisson

Crédit photo : Md Rafayat Haque Khan/Eyepix Gro/SIPA

Cette année, la journée mondiale de la Sécurité des patients, mercredi 17 septembre, s’est placée sous la thématique de la garantie d’accès à des soins de qualité pour l’ensemble des nouveau-nés et des enfants. Elle doit contribuer à souligner la nécessité de protéger les droits de chaque enfant à être pris en charge de la manière la plus sécurisée possible. Elle sert également à rappeler que « des soins non sécurisés dispensés durant les premiers jours de la vie peuvent avoir des conséquences durables sur les enfants et leur famille. Les enfants sont particulièrement vulnérables aux impacts de soins peu sécurisés ou à leur absence » en raison de leur développement, de leurs besoins spécifiques en santé et de leur dépendance vis-à-vis de ceux qui prennent soin d’eux, souligne ainsi le Conseil international des infirmières (CII) dans un communiqué publié à l’occasion de cette journée.

Les infirmières, parce qu’elles représentent le groupe le plus important parmi toutes les professions de santé et parce qu’elles agissent en proximité, ont un rôle central « dans la délivrance sûre et efficace des soins auprès des nouveau-nés et des enfants au quotidien » et dans tous les environnements possibles, de l’hôpital au domicile, fait valoir son nouveau président, le Dr José Luis Cobos Serrano.

Une profession infirmière essentielle mais sous pression

Mais encore faut-il qu’elles disposent des ressources, humaines et financières, et des connaissances nécessaires. Car cette journée de la Sécurité des patients est une occasion pour le CII de répéter le message qu’il ne cesse de porter : il faut investir, et investir efficacement et durablement, dans la profession infirmière pour assurer au mieux la santé des populations, surtout les plus fragiles. Et la situation actuelle, où les personnels de santé demeurent les grands oubliés des stratégies internationales de financement, demande une réponse urgente. Alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) alertait en juillet dernier sur la pénurie infirmière mondiale, couplée à de fortes inégalités de répartition des effectifs, le CII note, lui, que les conditions d’exercice de la profession sont encore trop souvent dégradées. « Nombre d’infirmières dans le monde sont soumises à une énorme pression, travaillant dans des environnements en sous-effectifs, sous-financés et dangereux. » Quand les soignants manquent, ce sont les patients qui en paient le prix, avec des risques d’erreurs médicamenteuses, de chutes ou d’infections qui augmentent. Rien qu’en 2017, 25 millions de nouveau-nés et d’enfants ont été atteints d’un sepsis qui a conduit, dans près de 3 millions des cas à un décès.

« Nous savons que près de 50% » des événements indésirables graves qui surviennent au moment des soins sont évitables, réagit Howard Catton, le directeur général du CII, cité dans le même communiqué. « Cela veut dire qu’en accordant les ressources nécessaires à nos systèmes de santé et qu’en équipant des effectifs suffisants en santé afin qu’ils délivrent des soins sécurisés, nous pouvons préserver des millions d’enfants de préjudices évitables et sauver de nombreuses vies. » Et par « effectifs en santé », le CII vise essentiellement les infirmières. En première ligne, elles peuvent prévenir « les erreurs médicamenteuses et offrir un essentiel soutien émotionnel et physique aux enfants et à leur famille. » Si ces soins relationnels sont souvent invisibles, ils représentent néanmoins l’épine dorsale d’une prise en charge sûre et de qualité pour les patients les plus jeunes, conclut-il.

La Rédaction d'Infirmiers.com

Source : infirmiers.com