VACCINATION

La vaccination d'urgence réduit le nombre de décès de 60%

Publié le 15/07/2025

La vaccination d'urgence lors de l'apparition d'épidémies de choléra, de fièvre jaune ou encore de rougeole a permis de réduire de près de 60% le nombre de décès dus à ces maladies, démontre une étude. 

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Ces chiffres proviennent d’une étude, soutenue par Gavi, l’Alliance du vaccin*, publiée ce 9 juillet dans le British Medical Journal (BMJ) Global Health. L'organisation a collaboré avec des chercheurs du Burnet Institute, en Australie, pour produire ce premier aperçu au monde de l'impact des efforts de vaccination d'urgence sur la santé publique et la sécurité sanitaire mondiale. L’étude se penche ainsi sur 210 épidémies, provoquées par 5 maladies : 40 provoquées par le choléra, 7 par Ebola, 51 par la rougeole, 24 par la méningite et 88 par la fièvre jaune.

« Entre 2015 et 2019, environ 2 millions de décès par an peuvent être attribués à des maladies évitables par la vaccination », dont 60% dans les pays à moyens et faibles revenus, rappellent les auteurs de l’étude dans son introduction. Quand une épidémie de ce type de maladie se produit, les impacts sur la santé peuvent toutefois être minimisés grâce à des mesures d’endiguement, dont la vaccination d’urgence.

60% de décès évités

Pour chaque maladie, l’étude évalue le nombre de vies que le déploiement des vaccins a pu préserver entre 2000 et 2023 avec, pour certaines, des résultats spectaculaires. La vaccination contre la fièvre jaune a ainsi permis d’éviter 1,5 million de contaminations et 300 000 morts, et elle se montre également particulièrement efficace lors des épidémies de rougeole. La vaccination d'urgence lors d'épidémies de maladies comme le choléra, Ebola et la rougeole a permis de réduire de près de 60% le nombre de décès. Dans le même temps, la vaccination d'urgence a permis de réduire considérablement le risque qu'une épidémie ne s'étende, tout en limitant les coûts lorsqu’elle se déclare ; les auteurs de l’étude estiment ainsi que les efforts de vaccination déployés au cours de ces 210 événements ont généré environ 27 milliards d’économie, en évitant décès et handicaps.

Un montant qui est probablement sous-estimé, pointe le rapport, car il ne prend pas en compte les coûts de réponse aux épidémies, ni les impacts sociaux et macro-économiques des perturbations engendrées par les grandes épidémies. Par exemple, on estime que l'épidémie massive d'Ebola qui a frappé l'Afrique de l'Ouest en 2014, avant l'existence de vaccins validés, puis a vu des cas apparaître dans le monde entier, a coûté plus de 45 milliards d'euros aux seuls pays d'Afrique de l'Ouest.

Des progrès menacés par les coupes budgétaires

« Pour la première fois, nous sommes en mesure de quantifier de manière exhaustive les avantages, en termes humains et économiques, du déploiement de vaccins contre les épidémies de certaines des maladies infectieuses les plus meurtrières », s'est félicité Sania Nishtar, la cheffe de Gavi, dans un communiqué. « Cette étude démontre clairement le pouvoir des vaccins comme réponse rentable face au risque croissant d'épidémies auquel le monde est confronté. »

La publication intervient alors que les autorités sanitaires mondiales s’alarment du coup de frein imposé par la politique de Donald Trump et les coupes budgétaires qu’elle inflige aux programmes de prévention, et notamment de vaccination, à destination des pays en développement. Leurs impacts n’ont pas d’ailleurs pas tardé à se faire sentir : en avril 2024, l’Organisation des nations unies (ONU) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), entre autres, alertaient sur une recrudescence des cas de méningite, de rougeole et de fièvre jaune dans le monde.

La Rédaction d'Infirmiers.com avec l'AFP

Source : infirmiers.com