Difficultés d’élocution ou de compréhension, perte de fonctions motrices, d’autonomie, voire émergence de troubles cognitifs, dont Alzheimer, et décès : les conséquences d’un accident vasculaire cérébral (AVC) peuvent être irrémédiables. Première cause de décès chez la femme et deuxième chez l’homme, ces pathologies sont la cause chaque année de 120 000 hospitalisations et de 30 000 morts. « La qualité de la prise en charge constitue donc un enjeu majeur de santé publique », souligne la Haute autorité de santé (HAS) en ce 29 octobre, à l’occasion de la journée mondiale de l’AVC. Et parce que l’amélioration de la prise en charge passe par celle du parcours de soin, de l’apparition des premiers symptômes jusqu’au retour à la vie quotidienne, l’agence sanitaire rappelle qu’elle a élaboré un guide à destination des professionnels de santé, mais aussi du grand public.
Ce parcours peut être « long, complexe et impliquer de nombreux professionnels de santé et différentes structures de soin ». Ce qui suppose d’orienter au mieux le patient en fonction de son profil et de ses besoins. Le guide décrit, notamment, les professionnels concernés et l’articulation entre eux.
Repérer et informer
La HAS insiste en premier lieu sur le repérage des premiers symptômes d’un AVC, encore trop peu connus : paralysie faciale, d’un bras ou d’une jambe, troubles de la parole ou du langage, perte de la vue d’un œil, troubles de l’équilibre ou de la marche. Le premier acteur à intervenir lors de leur apparition est le Samu, qui permet l’entrée du patient dans la filière AVC et l’organisation de la prise en charge la plus adaptée. « À l’arrivée dans l’établissement de santé, il est indispensable d’obtenir une expertise neurovasculaire (soit par une équipe dédiée, soit par télé-consultation), de confirmer le diagnostic par la réalisation d’une imagerie cérébrale adaptée si possible dans un délai inférieur à 30 minutes après l’arrivée et, le cas échéant, de débuter les traitements nécessaires si possible dans un délai de moins d’une heure après l’arrivée », poursuit-elle. Enfin, après l’AVC, une rééducation intensive doit être initiée.
Le guide recommande également d’informer le plus tôt le patient sur les complications possibles de son AVC, afin de construire progressivement le projet de vie. Les infirmiers en pratique avancée sont tout ainsi tout désignés pour délivrer ces informations et instaurer des séances d’éducation thérapeutique (ETP). « Ils évaluent l’engagement du patient pour améliorer l’adhésion aux traitements et réduire les complications. Ils réalisent des entretiens éducatifs, encouragent le changement des habitudes de vie et sensibilisent aux signaux d’alerte », décrit-il.
Un parcours qui se construit aussi au domicile
En fonction de leurs besoins et de leur degré d’autonomie, les patients peuvent être orientés vers un autre service d’hospitalisation ou retourner à leur domicile. Dans ce second cas, c’est le médecin traitant qui assure la coordination des soins et le suivi des démarches. « Le suivi sur le long cours des éventuelles séquelles est primordial, et toutes les déficiences potentielles doivent être systématiquement évaluées », remarque la HAS, qui préconise la mise en place d’une activité physique adaptée, « puisqu’elle réduit le handicap et améliore la qualité de vie. » Enfin, appuie-t-elle, toutes les personnes qui ont souffert d’un AVC sont à considérer comme à risque de dépression, qui peut survenir à n’importe quelle étape du rétablissement. « Une attention particulière doit aussi être portée aux aidants pour minimiser leurs difficultés », conclut-elle.
Accéder au guide du parcours de soin de la Haute autorité de santé
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