En janvier dernier, une première instruction, paru dans le Bulletin officiel de décembre 2024, décrivait déjà en partie les modalités de vaccination HPV au sein du médico-social. Cette nouvelle instruction, qui date du 17 juillet 2025, vient la compléter en y ajoutant, notamment, un volet dédié à la vaccination contre les infections invasives à méningocoque (ACWY). La campagne qui s’ouvrira à la rentrée de septembre 2025 concerne ainsi les enfants âgés de 11 à 14 ans accueillis, en internat ou externat, en établissement médico-social du champ du handicap. Sont concernés : les instituts médico-éducatifs (IME), les établissements pour enfants ou adolescents polyhandicapés, les instituts thérapeutiques éducatifs et pédagogiques (ITEP), les instituts d'éducation motrice, les instituts pour déficients visuels ou auditifs, les instituts d'éducation sensorielle sourds/aveugles, les foyers d’hébergement enfants et adolescents handicapés, liste-t-elle. Les enfants scolarisés à temps partiel au collège et en établissement social ou médico-social (ESMS) pourront être vaccinés dans les deux lieux, selon leurs souhaits. L'objectif est de renforcer la couverture vaccinale, en facilitant l'accès à la vaccination de ces publics déjà fragilisés par leur situation de handicap. Le pilotage de la campagne, lui, est assuré par les Agences régionales de santé (ARS).
Une co-administration des vaccins est possible
D’un point de vue pratique, la vaccination contre les infections à HPV se déroule sur deux années consécutives, avec un délai minimum de 13 mois entre les deux doses, quand celle contre les infections invasives à méningocoque, qui ne nécessite qu’une seule dose, peut être réalisée au cours de l’une ou l’autre de ces deux années. La co-administration des deux vaccinations « est possible lors d’une même séance de vaccination », précise l’instruction. « Cette campagne représente, par ailleurs, une opportunité d’améliorer la couverture vaccinale des autres vaccinations dans cette tranche d’âge », ajoute-t-elle, citant notamment celles contre la combinaison rougeole-oreillons-rubéole, la diphtérie-tétanos-poliomyélite, la coqueluche, ou encore l’Hépatite B.
Quels professionnels au sein de l'équipe vaccinale ?
Les vaccinations contre les infections à HPV et méningocoques n’étant pas obligatoires mais seulement recommandées, le recueil au préalable d’une autorisation des parents ou représentants légaux est nécessaire, rappelle-t-elle, insistant sur l’importance de les informer de l’organisation de cette campagne. « Afin de renforcer la sensibilisation des parents ou des représentants légaux et de s’assurer d’éventuelles contre-indications, les ESMS peuvent informer du lancement de la campagne les professionnels de santé avec lesquels ils ont des partenariats », est-il également indiqué. L’instruction souligne l’intérêt de constituer au sein des établissements une instance de pilotage associant l’ensemble des personnels concernés par la vaccination, dont le directeur de la structure et les professionnels chargés de l’élaboration et du suivi des projets de soin (médecin, cadre de santé ou infirmier coordonnateur).
« L’équipe de vaccination doit comprendre un responsable médical qui peut être un médecin ou une sage-femme. Les séances de vaccinations seront réalisées durant le temps d’accompagnement dans l’ESMS, en première intention par les équipes de l’ESMS », explique l’instruction. Les ESMS qui ne disposent pas des professionnels nécessaires peuvent solliciter leur ARS pour mobiliser une équipe d’une autre structure ; les professionnels de santé libéraux habilités à prescrire et administrer les vaccins peuvent également être sollicités.
Une prise en charge spécifique à mettre en place
Quant à la séance de la vaccination, elle s’ouvre par un échange avec les enfants, qui pourront être accompagnés par un parent ou un représentant légal si les spécificités de leur handicap leur requièrent. Suite à l’injection, une séance de surveillance 15 minutes doit être observée, l’instruction recommandant d’installer les jeunes vaccinés en position « allongée ou semi-assise ». Le nombre de professionnels affectés à cette surveillance doit, lui, être adapté aux particularités des situations de handicap et aux besoins d’accompagnement des enfants. « Toutes les vaccinations (date, lieu, nom du vaccin, numéro de lot) seront tracées conformément aux bonnes pratiques dans les carnets de santé ou carnets de vaccination des jeunes, ainsi que dans le dossier usager informatisé (DUI) », ajoute-t-elle. Enfin, comme dans toute campagne de vaccination, professionnels qui auront vacciné, et parents ou représentants légaux devront signaler sans délai les effets indésirables qui surviendraient à la suite de l’injection, via la plateforme dédiée.
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