À l’occasion de la journée mondiale de l’obésité, ce mardi 4 mars, il est de bon ton de rappeler les actions à mettre en œuvre en prévention, mais aussi dès qu’il y a diagnostic, pour mieux accompagner les personnes, et en particulier les femmes, qui en souffrent, souligne la Haute autorité de santé (HAS). Car, alors que surpoids et obésité, « maladie chronique complexe qui impacte la santé et la qualité de vie de toute personne », augmentent en continu depuis 20 ans chez chez les femmes, cette partie de la population est aussi « plus souvent stigmatisée, avec des inégalités plus fortes liées à leur genre » qui se répercutent sur la prise en charge des problématiques de santé spécifiques auxquelles elles sont confrontées : suivi gynécologique moins fréquent, complications au cours de la grossesse et à l'accouchement, risque cardiovasculaire….
Dix actions pour une meilleure prise en charge
La HAS publie ainsi une fiche en 10 points clés pour guider les professionnels de santé qui accompagnent ces femmes :
- Dépistage systématique notamment lors de consultations qui concernent la femme.
- Prendre soin sans stigmatiser, être attentif à toute vulnérabilité sociale, psychique, violence.
- Coconstruire un projet de soins personnalisé, coordonné par le médecin généraliste, dès le diagnostic d’un surpoids ou d’une obésité :
- Accompagner les modifications des habitudes de vie.
- Encourager et assurer un suivi gynécologique régulier.
- Anticiper une future grossesse et accompagner son début.
- Proposer un suivi de la grossesse adapté au niveau de risque.
- Accompagner la période postnatale.
- Mettre en œuvre un suivi spécialisé et obstétrical : grossesse après une chirurgie bariatrique.
- Accompagner la période périménopausique et la ménopause.
Du repérage de la situation à la prise en soin
Pour chacun de ces points clés, la HAS propose une liste d’actions. Le repérage d’une situation d’obésité peut ainsi passer par le calcul et le suivi de l’indice de masse corporelle (IMC). Pour la prise en soin, équipements de soins et d’examens et environnement doivent être adaptés à la corpulence des patientes pour éviter toute forme de stigmatisation, et l’accompagnement à la modification des habitudes de vie suppose, par exemple, d’expliquer les bénéfices de l’activité physique sur la santé ou de favoriser l’accès à une aide alimentaire en cas de difficultés, « en lien avec le travailleur social ». Concernant, la grossesse, « l’obésité prédispose la femme à des complications », et l’enfant, « au développement d’un surpoids ou d’une obésité » ; il est donc important de proposer une « consultation pré-conceptionnelle » à toute femme ayant un projet de grossesse, ou encore, dans son suivi, identifier tout trouble alimentaire et suivre la courbe de poids maternelle ainsi que celle du fœtus. Enfin, l’accompagnement de la période postnatale est essentiel, entre décalage dans la lactation, vulnérabilités psychiques ou, en cas d’obésité persistante, risques de maladies cardiovasculaire.
6 adultes sur 10 et un tiers des enfants touchés par l'obésité d'ici 2050
Le dépistage et la prise en charge de l'obésité relève de plus en plus de l'urgence. Selon une étude publié le lundi 3 mars dans The Lancet, une épidémie mondiale inédite de surpoids et d'obésité touchera six adultes sur dix et un enfant et adolescent sur trois d'ici 2050. « Entre 1990 et 2021, la prévalence combinée du surpoids et de l'obésité chez les enfants et les adolescents a doublé, celle de l'obésité seule ayant triplé », alertent les auteurs. En 2024, la revue publiait déjà une étude indiquant que l'obésité affectait à elle seule plus d'un milliard d'individus dans le monde. L'augmentation de la prévalence du surpoids et de l'obésité a été particulièrement forte en Asie et en Océanie, mais c'est en Amérique du nord et au Moyen-Orient (Koweit, Émirats arabes unis) qu'elle est la plus élevée. A l'horizon 2050, les projections indiquent qu'elle demeurera forte dans l'ensemble de ces régions, et qu'elle augmentera également fortement en Afrique subsaharienne.
Cette hausse constatée entre 1990 et 2021 démontre que « les approches actuelles pour l'infléchir au sein d'une génération entière d'enfants et d'adolescents ont échoué », poursuivent-ils, appelant à « des actions immédiates et nécessaires pour résoudre cet enjeu de santé publique ».
QVT et VIE PERSO
Comment concilier vie de famille et métier infirmier ?
PROFESSION INFIRMIÈRE
Enquête IFOP / Charlotte K : les infirmiers en mal d'évolution professionnelle
SANTÉ SCOLAIRE
Troubles psychiques : l’enjeu du repérage précoce chez les adolescents
QUESTIONNAIRE
Lancement d'une étude sur l'usage du dossier patient par les infirmiers