La part des élèves de 15 ans qui envisagent une carrière d’infirmière a diminué dans la moitié des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) entre 2018 et 2022, alors que les besoins augmentent, indique une étude basée sur l’enquête PISA et publiée vendredi 10 mai 2024.
Cette étude de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) s’appuie sur les résultats 2018 et 2022 de l’enquête PISA, qui a évalué les compétences de jeunes de 15 ans en mathématiques, lecture et sciences dans 81 systèmes éducatifs. Il était demandé à ces jeunes d’indiquer le métier qu’ils pensaient exercer aux alentours de leurs 30 ans.
En moyenne, à travers les pays de l'OCDE, les jeunes qui se projettent dans une carrière d'infirmier(ere) est tombé de 2,3% à 2,1% en 2022. Cette chute est particulièrement marquée au Canada et dans les pays du Nord (Norvège et Danemark), ainsi qu'en Irlande, Royaume-Uni et Suisse.
Dans de nombreux pays, la perception des infirmier(ères) par le public durant la pandémie était nuancée : d'un côté les professionnels de santé en première ligne étaient vus comme des héros pendant la première partie de la pandémie, avec la reconnaissance d'un travail difficile et de risques pris par les soignants, mais d'un autre côté, les conditions de travail difficiles, la charge de travail et la paie pas à la hauteur ont eu pour conséquences la désaffection des professionnels pour le métier.
Améliorer les conditions de travail et les salaires
Les auteurs de l’étude jugent « essentiel » d’améliorer la rémunération et les conditions de travail de ces professionnels, et suggèrent de veiller à ce que la croissance des salaires des infirmières « suive au moins l’inflation » et les rémunérations d’autres travailleurs de niveau d’études équivalent.
Il faudra aussi « attirer plus de candidats masculins ». Plus de 90 % des aspirants infirmiers sont des femmes. L’OCDE préconise d’améliorer l’orientation et de lutter contre les stéréotypes de genre, qui font percevoir ce métier comme une profession de femmes.
Le recrutement des infirmiers hors OCDE doit rester responsable
Les pays de l’OCDE pourraient être de plus en plus tentés de recruter à l’étranger, ce qui risque « d’aggraver les pénuries de soignants » dans les pays d’origine, note encore l’OCDE. La capacité des pays qui « exportent » des infirmières, comme l’Inde et les Philippines, « n’est pas illimitée », pointe-t-elle, appelant à mettre en place une « gestion équitable » et « éthique » de ces recrutements internationaux.
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