Les infirmières scolaires seraient-elles la dernière roue du carrosse d'une profession déjà fragilisée ? Rappelant le rôle crucial des 7816 infirmières de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, qui réalisent 18 millions de consultations chaque année, le Syndicat National des Infirmières Conseillères de Santé (Snics-FSU) lance une pétition intitulée : «Les infirmières on y tient, on les retient». Objectif : «Exiger une santé à l'école digne et efficace».
Les infirmières scolaires assurent la prise en charge sanitaire des élèves dans les établissements, sur le plan de la prévention, de l'éducation ou encore de la protection autour de plusieurs axes : «l'accueil et l'accompagnement des jeunes, l'éducation à la sexualité, l'inclusion et la lutte contre le décrochage scolaire, la protection et la prévention des violences et du harcèlement et la promotion de la santé et du bien».
Manque de postes, formation inadaptée...
Or d'après le syndicat, les moyens «ne sont pas à la hauteur des enjeux», alors que les postes manquent cruellement (les infirmières scolaires travaillent le plus souvent auprès de plusieurs établissements et ont la charge de centaines d'élèves). De plus, la formation n'est pas adaptée : «l'explosion des demandes nous met dans l'incapacité d'assurer nos missions fondamentales», regrette ainsi le syndicat. Par ailleurs, les conditions de travail et le «malaise professionnel croissant» qui en découle pousse «de nombreuses infirmières à quitter leur postes», d'après le Snics. Enfin, le projet de réforme de la santé à l'école, en cours, est «inadapté» selon lui. «Le projet actuel éloignerait encore davantage les infirmières des élèves et affaiblirait le rôle de l'institution scolaire dans l'accès à la santé et à la réussite scolaire de tous». Le syndicat demande plusieurs mesures immédiates et concrètes pour remédier à cette situation :
- Création de postes: la proposition des sénateurs de créer 7417 emplois infirmiers doit impérativement aboutir.
- Reconnaissance statutaire : Une grande loi infirmière doit reconnaitre l'exercice des infirmières de l'Education Nationale comme une spécialité à part entière, avec un master intégré aux INSPE.
- L’abandon de la réforme annoncée, qui imposerait un modèle inadaptée et éloignerait les infirmières des élèves
- Revalorisation salariale indispensable: Malgré l'octroi du Complément de Traitement Indiciaire (CTI) en 2024, les infirmières touchent près de 600 euros de moins par mois que les agents du même niveau de responsabilité. Une augmentation substantielle est indispensable pour recruter et fidéliser les infirmières de l'Education nationale.
Le syndicat invite la population à signer sa pétition, afin d'être entendu.
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