«ALERTE ! Les sénateurs effacent la réalité du soin ! La Commission des affaires sociales du Sénat a supprimé l’amendement voté par les députés, qui reconnaissait enfin les soins relationnels comme une mission infirmière à part entière. Ce n’est qu’une ligne. Une phrase supprimée dans un amendement. Mais pour les infirmières, c’est un effacement en règle de ce qui fait le cœur de leur profession», s'indigne le porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI), Thierry Amouroux, dans un post publié sur Linkedin (cf ci-dessous) et partagé près de 600 fois depuis jeudi 1er mai. «C’est une décision lourde de sens. Car derrière chaque injection, chaque pansement, il y a un mot qui rassure, une main qui soutient, un regard qui comprend. Le soin relationnel, ce n’est pas du temps perdu : c’est souvent le seul temps qui soigne vraiment. Celui où l’on explique un protocole, où l’on entend une peur, où l’on humanise un parcours de soins devenu froid et morcelé», écrit-il encore.
L'infirmière, "une professionnelle de santé à part entière"
Thierry Amouroux rappelle que l'infirmière n'est pas une «technicienne médicale», sous-entendant par là que la part de soins humains qui constitue sa mission fait d'elle «une professionnelle de santé à part entière», non pas assujettie au médecin mais capable d'apporter autre chose. «La profession attend mieux. Mieux que l’oubli. Mieux que la réduction. Elle attend que l’on reconnaisse ce que chaque patient ressent instinctivement : que le soin commence là où commence le lien».
"Faute politique"
«En supprimant cette mission, le Sénat envoie un message clair : ce temps passé auprès des patients n’a pas de valeur», regrette le SNPI dans un communiqué publié sur son site, taxant la décision des Sénateurs de «faute politique», mais surtout de «faute humaine». «Car cette formulation, loin d’être improvisée, s’appuie sur les travaux issus du Ségur de la santé, et en particulier sur la contribution des organisations représentatives des 640 000 professionnels infirmiers».
Les infirmiers appelés à "agir"
Alors que le Sénat examinera en séance publique la réforme de la loi infirmière 5 mai prochain, Thierry Amouroux appelle chaque infirmier à «agir». «Diffusons ce message ! Intervenons auprès des Sénateurs pour qu’ils rétablissent l’amendement reconnaissant notre rôle relationnel», tempête-t-il.
Retrouvez ici l'intégralité du communiqué du SNPI.
INTERVIEW
Loi infirmière : qu'est-ce qui va changer ?
QVT et VIE PERSO
Comment concilier vie de famille et métier infirmier ?
PROFESSION INFIRMIÈRE
Enquête IFOP / Charlotte K : les infirmiers en mal d'évolution professionnelle
SANTÉ SCOLAIRE
Troubles psychiques : l’enjeu du repérage précoce chez les adolescents