Les erreurs médicales commises au bloc opératoire concernant le côté, l'organe ou la personne persistent et sont à l'origine d'une sinistralité non négligeable, malgré l'obligation d'utiliser la "check-list" de la Haute autorité de santé (HAS), selon une étude basée sur les données de la société d'assurance mutuelle du secteur sanitaire, social et médico-social Sham, présentées la semaine dernière au congrès de la Société française d'anesthésie et de réanimation (Sfar) à Paris.

Bloc opératoire : des sinistres essentiellement dus à des erreurs humaines
Il existe peu de données sur ce type d'erreurs médicales et aucune étude épidémiologique française sur ce sujet, rappellent Alexandre Theissen du centre hospitalier Princesse Grace de Monaco et ses collègues. Or ces erreurs sont en théorie totalement évitables depuis la mise en place de la "check-list", obligatoire au 1er janvier 2010, soulignent-ils. Ils ont réalisé une étude rétrospective des sinistres déclarés à la Sham de 2009 à 2013. L'assureur garantit 80% des établissements publics et 27% des établissements privés, notent les auteurs.
Sur 29 565 déclarations de sinistres, 125 concernaient ce type d'erreurs, soit 0,42% du total des sinistres déclarés à la Sham. Parmi ces dossiers, 111 ont été indemnisés à l'amiable ou devant la commission de conciliation et d'indemnisation (CCI), pour un montant moyen de 10 223 euros. Quatorze dossiers ont été réglés par voie judiciaire, pour un montant d'indemnisation moyen de 19 837 euros. Les deux principales spécialités concernées sont l'orthopédie (46 dossiers), la neurochirurgie (18 dossiers) et la stomatologie (13 dossiers).
Le sinistre est survenu au bloc opératoire dans 112 cas, et après la diffusion obligatoire de la "check-list" dans 85 cas. Ont été concernés 85 établissements publics, huit privés non lucratifs, 18 privés lucratifs et 14 personnes physiques. L'analyse des dossiers rapporte que les causes sont essentiellement liées à des erreurs humaines dans un contexte multifactoriel : chirurgie urgente, nombre important d'intervenants, non-communication au sein des équipes, surcharge de travail, absence de procédures formalisées de vérification (check-list)
, commentent les auteurs. Ces données doivent aider à renforcer la démarche qualité au bloc opératoire et montrent l'importance du respect des recommandations de la HAS d'utilisation de la 'check-list' au bloc opératoire
, concluent-ils.
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