JUSTICE

Une infirmière condamnée à 9 mois avec sursis pour des vidéos dégradantes de résidents d’EHPAD

Publié le 10/12/2025

Le tribunal de Saint-Étienne a condamné une infirmière, à 9 mois d’emprisonnement avec sursis, assortis d’une interdiction d’exercer la profession. La jeune femme était poursuivie pour avoir filmé et diffusé des vidéos de résidents, dans des situations humiliantes et dégradantes, dans deux EHPAD.

soignante en ehpad, maison de retraite

Rapportée par Le Progrès, l’affaire avait éclaté en mai 2025 après la diffusion, par un collectif de lanceurs d’alerte, de 5 vidéos sur une plateforme vidéo, montrant des résidents des établissements du groupe Korian dans des situations humiliantes et dégradantes. Dans l’une des vidéos filmées par Lisa de Miranda, une résidente décédée apparaît sur son lit, un paquet de cigarettes entre ses mains, accompagné d’un titre : «C’est un prank (canular), elle part dans sa tombe avec des clopes», rapporte le Progrès. Une autre vidéo, montre une autre résidente de dos et torse-nu, incitée par un collègue à «se trémousser».

La honte change de camp

Diffusées dans le cadre de ce que l’infirmière a décrit comme des «échanges idiots» avec une collègue, ces images avaient choqué tant les familles que les soignants du secteur. Dès la révélation des vidéos, elle avait été suspendue par son employeur puis radiée par l’Ordre National des Infirmiers.

À la barre, lundi 8 décembre, la prévenue a reconnu les faits et s’est dit «honteuse» de ses actes. Elle a affirmé n’avoir jamais voulu blesser les résidents, évoquant des vidéos «éphémères» qui, selon elle, n’avaient pas vocation à être conservées. Déclarée coupable d’atteinte à l’intimité de la vie privée, l’infirmière, condamnée à 9 mois avec sursis, écope aussi d’une interdiction temporaire d’exercer.

Une décision qui résonne dans le secteur médico-social

Cette affaire met une nouvelle fois en lumière la vulnérabilité des personnes âgées en institution et rappelle les impératifs éthiques qui encadrent l’exercice infirmier. Pour rappel, l'Article R4312-3 du Code de la santé publique, l’infirmier «respecte la dignité et l'intimité du patient, de sa famille et de ses proches. Le respect dû à la personne continue de s'imposer après la mort». La condamnation de Lisa de Miranda intervient alors que les autorités publiques renforcent leurs exigences en matière de bientraitance.

Sources : Le Progrès, Legifrance

Corinne Pauline NKONDJOCK

Source : infirmiers.com