C’est le constat que dresse la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) dans sa nouvelle étude publiée le vendredi 4 avril. En cause, d’abord, la prévalence plus importante des maladies chroniques, facteurs de risques pour les formes graves de la maladie. Chez les 120 000 patients hospitalisés en soins critiques entre le 1er mars 2020 et le 31 décembre 2021, celle du diabète était supérieure de 37% pour les personnes vivant dans les communes les plus défavorisées par rapport à celles résidant dans les communes les moins défavorisées, celle de l’insuffisance rénale chronique l’était de 25%, et celle de l’hypertension artérielle, de 14%. L’étude n’a toutefois pas intégré dans ses données celles relatives à l’obésité et au tabagisme, « dont on sait qu’ils touchent davantage les plus défavorisés », précise la Drees.
Un surrisque observé chez les plus défavorisés
Conséquence, « le recours à la ventilation mécanique invasive est plus fréquent parmi les patients résidant dans les communes les plus défavorisées (34 %) par rapport à ceux habitant dans les communes les moins défavorisées (32 %). » Et si l’on prend en compte les autres facteurs qui peuvent jouer sur le risque de ventilation mécanique, soit l’âge, le sexe, la présence de maladies chroniques, donc, ce risque augmente de 16% parmi les résidents des communes les plus défavorisées. « La présence de comorbidités expose à un risque plus important de ventilation mécanique invasive ; à l’inverse, les âges élevés sont associés à un risque plus faible de ventilation mécanique invasive et à un risque plus important de décéder sans recevoir de la ventilation mécanique », commente la Drees.
Parallèlement, le taux de mortalité chez ces personnes s’avère également plus important : il est de 26% contre 23% pour celles qui vivent dans les communautés les moins défavorisées. « Parmi les personnes atteintes des formes les plus sévères sur le plan respiratoire, les taux de mortalité s’établissent respectivement à 41 % et 38 % selon le niveau de déprivation de la commune de résidence », poursuit la Drees, qui conclut à un surrisque de décès de 21% une fois l’ensemble des facteurs pris en compte. Pour expliquer ces écarts, elle avance l’hypothèse suivante : « les personnes habitant dans les communes les plus défavorisées sont plus exposées au risque de retard de prise en charge, soit du fait d’inégalités géographiques d’accès aux soins, soit du fait d’une moins bonne littératie en santé. »
En revanche, chez les bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire (CSS) et de l’Aide médicale d’État (AME) ont présenté une probabilité plus faible d’être transférés en unités de soins de suite et de réadaptation après un passage en soins critiques. Ils sont ainsi 18% à en avoir bénéficié, contre 25% chez les non-bénéficiaires.
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