À La Réunion, le bilan de l’épidémie de chikungunya qui sévit depuis août 2024 s’alourdit. Dans son dernier bulletin de surveillance publié mercredi 7 mai, Santé publique France fait état de 3 nouveaux décès imputables au virus, portant à 12 leur nombre depuis le début de l’année. « Ces décès sont survenus chez des personnes de plus 70 ans (...) porteuses de comorbidités », principalement des « pathologies chroniques », indique-t-elle. Parallèlement, 28 autres décès, dont celui d’un nourrisson, sont en cours d’investigation afin de déterminer s’ils sont liés à cette maladie.
Une baisse observée mais qui reste à confirmer
Pour autant, l’agence sanitaire observe un ralentissement de l’épidémie. Ou du moins une baisse de ses indicateurs, à commencer par le nombre de nouveaux cas. De 3 601 enregistrés durant la troisième semaine d’avril, il est passé à 3 079 la semaine suivante. Du 28 avril au 4 mai, 250 passages aux urgences ont été enregistrés, contre 332 la semaine précédente, soit une baisse de 25%, précise Santé publique France. Les risques d’hospitalisation sont par ailleurs essentiellement liés à des comorbidités : dans 95% des cas hospitalisés, les patients présentaient « au moins un facteur de risque de forme sévère lié à une comorbidité » (obésité, insuffisance rénale chronique, diabète de type 2). Les consultations en médecine de ville sont également en baisse, avec 14 030 consultations du 28 avril au 4 mai, contre 23 140 la semaine précédente. Ces premières tendances à la baisse de l'épidémie restent toutefois « à confirmer dans les prochaines semaines en raison d'un jour férié », le 1er mai, et du début des vacances scolaires, et doivent « être interprétées avec prudence », ajoute l'agence sanitaire.
Elle formule également une inquiétude : qu’augmente le risque que « des cas contaminés à La Réunion donnent lieu à l’installation d’une chaine de transmission autochtone en hexagone ». « Depuis le 1er janvier 2025, 766 cas de chikungunya importés ont été identifiés en France hexagonale. Parmi ces cas, près de 97% d’entre-deux venaient de La Réunion, soit 742 cas », précise-t-elle. Les 24 autres cas ont été importés d’autres pays, soit l’Île Maurice, le Sri Lanka, l’Inde et l’Indonésie. Aussi Santé publique France encourage-t-elle toute personne ayant séjourné à La Réunion à
- se protéger des piqures de moustiques (spray, vêtements longs, …)
- Et à consulter un médecin dès l’apparition de symptômes compatibles avec le chikungunya (fièvre, douleurs articulaires ou musculaires, maux de tête, éruption cutanée) et à réaliser une analyse de sang à visée diagnostic.
Au total, 47 500 cas de chikungunya ont été confirmés depuis le début de l'année, selon l'agence sanitaire, même si les autorités locales, de leur côté, estiment que bien plus de Réunionnais auraient en réalité été touchés par la maladie.
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