Les 27 000 cas recensés le 7 avril dernier par les autorités sanitaires depuis le début de l’année ne représenteraient qu’une petite partie de la réalité épidémique qui frappe l’île de La Réunion. Plus de 100 000 Réunionnais auraient été contaminés par le virus du chikungunya depuis janvier 2025. C’est en tout cas l’estimation avancée par le directeur de l’Agence régionale de santé (ARS), Gérard Cotellon, lors de la présentation du « plan d’action global contre le moustique » à la mairie de Saint-Denis, dont l’AFP a eu la retranscription. « On tourne autour de 6.000 à 7.000 cas par semaine », selon les décomptes officiels, « mais c'est un chiffre (...) qui est à mon avis faux », a-t-il déclaré.
Des indicateurs en forte hausse
En cause : le fait que tous les malades ne se font pas nécessairement dépister. Or 22 000 consultations en cabinet médical, pour des symptômes similaires à ceux du chikungunya, sont remontées par semaine. Les autorités sanitaires prévoyaient un pic épidémique pour la mi-avril, mais celui-ci ne serait pas encore atteint, a-t-il ajouté auprès de l’AFP. Dans le même temps, Thierry Bies, le directeur de la santé à la Caisse générale de la Sécurité sociale de La Réunion, a indiqué que « 12 186 arrêts maladies ont été enregistrés » entre le 7 et le 13 avril sur l’île. S’il est impossible de déterminer l’impact de l’épidémie sur ce chiffre, il a toutefois noté à titre de comparaison que 5 847 arrêts avaient été enregistrés lors de la semaine du 10 mars. Soit à un moment où la circulation du virus était moins active.
Selon les derniers chiffres de Santé publique France, qui datent du 9 avril, 310 passages aux urgences ont été comptabilisés entre le 24 et le 30 mars (+58% par rapport à la semaine précédente), le nombre d’hospitalisation en 24 heures s’étant élevé à 167. « La plupart des patients hospitalisés présentaient au moins un facteur de risque de forme sévère lié à une comorbidité, leur âge ou la grossesse », a précisé l’Agence. 36 cas graves ont été hospitalisés dont 19 adultes de plus de 65 ans et 16 nourrissons de moins de 2 mois depuis le début de l’épidémie.
Des mesures de prévention sont mises en place
Devant la hausse des cas, un plan blanc a été déclenché sur l’île le 7 avril dernier pour faire face à l’afflux de patients. Et à partir de ce mardi 15 avril, 120 militaires du régiment de service militaire adapté (RSMA) des forces armées de la zone sud océan Indien seront mobilisés « pour mener des opérations de nettoyage et de destruction de gîtes larvaires dans les zones les plus difficiles d’accès – ravines, terrains en friche et zones enclavées », prévient l’ARS. Une campagne de vaccination, à destination des publics prioritaires, a également débuté le 7 avril dernier.
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