JUSTICE

Infirmière tuée à Reims : l'agresseur jugé coupable mais "irresponsable"

Publié le 04/04/2025

L'auteur de l'agression au couteau qui a entraîné le décès de l'infirmière Carène Mezino, en mai 2023, a été jugé pénalement "irresponsable" de ses actes. Il a été condamné à une hospitalisation complète en unité de soins psychiatriques sans consentement.

tribunal, salle d'audience, banc, porte

Crédit photo : S.Toubon

Près de deux ans après le drame qui avait ému et endeuillé le monde de la santé en mai 2023, l’auteur de l’agression au couteau sur l’infirmière Carène Mezino a été déclaré coupable mais « pénalement irresponsable » par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Reims. L’affaire avait été débattue en audience le 4 mars dernier afin de lui permettre de statuer sur la responsabilité de Franck F, 61 ans, diagnostiqué schizophrène paranoïaque depuis l'âge de 20 ans. S’il a bien « avec préméditation, volontairement donné la mort à Carène Mezino » et « tenté avec préméditation, de donner volontairement la mort » à une autre infirmière, les trois experts qui ont participé à son examen psychiatrique ont conclu à l’abolition de son discernement. Ils ont pour autant souligné « son extrême dangerosité ».

La chambre a ainsi ordonné que Franck F « soit placé en soins psychiatriques sous forme d'une hospitalisation complète dans un établissement chargé d'assurer les soins psychiatriques sans consentement », a déclaré à l'AFP le magistrat chargé de la communication de la cour d'appel de Reims. Il lui est également interdit d’entrer en contact avec les victimes et leurs familles et de porter ou détenir une arme pendant 20 ans. « On lui applique les mesures de sûreté maximum qu'on peut appliquer dans ce domaine », a réagi Didier Seban, l'avocat de la famille de Carène Mézino.

Une "haine" des soignants

En mai 2023, l’homme avait poignardé l’infirmière, qui exerçait au sein du service de la médecine du travail de l’hôpital de Reims, de 8 coups de couteau. Elle était décédée quelques heures après. Franck F. s’en était également pris à une secrétaire médicale, victime de 5 coups de couteau et qui souffre encore aujourd’hui de séquelles physique et psychologique. Auditionné après son arrestation, il avait reconnu les faits et exprimé « sa haine » envers les professionnels de santé. Ce n’était alors pas la première fois que l’homme de 61 ans s’en prenait à des soignants. En 2017 déjà, il avait agressé quatre membres du personnel de l'établissement d'aide par le travail (Esat) du Meix-Tiercelin (Marne), où il était employé. Une affaire qui devait être jugée seulement 4 jours après le drame de Reims. « Maintenant, on va passer à une autre étape qui est de rechercher comment ce monsieur a pu être laissé dans la nature alors que les alertes étaient extrêmement fortes », a ajouté Maître Seban. La famille compte « engager la responsabilité de la justice et de l'institution médicale ».

La Rédaction d'Infirmiers.com avec l'AFP

Source : infirmiers.com