Il s’agit de la huitième depuis la réélection d’Emmanuel Macron à la présidence française : Stéphanie Rist a été nommée ministre de la Santé, remplaçant de fait Yannick Neuder qui occupait la fonction déléguée auprès de Catherine Vautrin, ex-ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités. Cette nomination, les infirmiers la voient comme un signal positif. « Médecin rhumatologue et députée du Loiret, Stéphanie Rist a, tout au long de son parcours, démontré une connaissance du terrain et des enjeux liés à la coordination des soins », a ainsi réagi le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) dans un communiqué ; « son parcours parlementaire témoigne d’une conviction constante : améliorer l’accès aux soins, c’est faire confiance aux compétences des professionnels », a de son côté souligné le Syndicat national des professionnels infirmiers. Et selon l'Union nationale des infirmiers en pratique avancée (UNIPA), elle a su « faire évoluer en profondeur notre système de santé en plaçant les patients au cœur des réformes. »
Les deux organisations ont notamment en tête le passage de la loi Rist, qui a ouvert l’accès direct et la primo-prescription à certains professionnels de santé, dont les infirmiers en pratique avancée (IPA). Soit un principe « essentiel » qui a entériné une évolution « majeure, fondée sur la reconnaissance des savoirs cliniques et la coordination interprofessionnelle », poursuit le SNPI, mais dont il faut désormais assurer la mise en œuvre.
Ratio, décret infirmier, accès direct... plusieurs chantiers attendent la ministre
Car les dossiers s’empilent sur le bureau de la nouvelle ministre de la Santé. Il y a donc d’abord le besoin d’assurer l’effectivité du décret sur la pratique avancée, dont le déploiement demeure « inégal ». « Pour qu’il porte ses fruits, il faut un accompagnement concret des équipes et une reconnaissance claire de la place des IPA dans les territoires », fait valoir le SNPI. Les infirmiers attendent également la publication du texte sur l’accès direct pour les plaies et leur cicatrisation, qu’embarquait la loi Rist. De « bon sens », cette mesure réduit les délais, évite les renoncements aux soins et valorise l’expertise des infirmiers, ajoute-t-il. Reste enfin la publication des décrets de la loi infirmière, passés en Conseil d’État, « indispensables pour concrétiser la montée en compétence et en autonomie des infirmières et infirmiers », insiste ainsi le Sniil. « Pour avoir travaillé à ses côtés, l'UNIPA sait pouvoir compter sur une femme de dialogue, de pragmatisme et de courage, capable d'affronter les difficultés et les résistances corporatistes dans l'intérêt supérieur des patients et du service public de santé », ponctuent les IPA.
Pour les infirmiers libéraux de Convergence Infirmière, ce sont aussi les négociations conventionnelles, ouvertes le 7 juillet dernier, qui sont au cœur des préoccupations. Il faut en aborder « le volet financier, absent à ce jour », plaide le syndicat, ciblant un certain nombre de points de vigilance : la question du zonage en territoire surdoté, « la situation des remplaçants réguliers, l’évolution du BSI, et plus globalement la dégradation du cadre d’exercice libéral.»
Demeure LA question qui inquiète les professionnels : la pérennité de ce gouvernement, déjà menacé d'une censure. « Puisse-t-elle avoir assez de temps pour œuvrer en faveur des infirmiers », espère ainsi le collectif des Infirmiers libéraux en colère, sur X.
Un peu d’espoir ce soir avec la nomination de @stephanie_rist au @Sante_Gouv.
— Infirmiers Libéraux en Colère (@Idelencolere) October 12, 2025
Puisse-t-elle avoir assez de temps pour œuvrer en faveur des infirmiers 🤞
Et comme il faut rendre à César ce qui est à César, le SNPI a aussi tenu à rappeler le rôle qu’a joué Yannick Neuder, le précédent ministre chargé de la Santé, dans la publication de ce texte et de celui relatif aux ratios soignants/patients, voté en janvier dernier. « Ces lois constituent des signaux forts. Elles ouvrent la voie à une revalorisation de l’exercice infirmier et à une meilleure reconnaissance de nos missions au service des patients », salue-t-il, louant la capacité d’écoute ainsi que la présence de l’ancien ministre. « Ses rencontres avec les professionnels, sa capacité à entendre les difficultés du quotidien et sa volonté de dialogue ont été appréciées de nombreux soignants. »
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