Un «travail rigoureux et sans complaisance», c'est ainsi que le syndicat des infirmiers scolaires, le SNICS-FSU, salue le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur les violences commises à l’encontre des mineur·es en milieu scolaire dans un communiqué le jeudi 3 juillet. «Systémiques», ces violences à l'école «ont eu lieu dans toute la France, dans des centaines d'établissements, avec des milliers de victimes pendant des années», a résumé la députée centriste Violette Spillebout, co-rapporteure de la commission d'enquête. Le rapport pointe un «défaut d'action» du Premier ministre François Bayrou, lorsqu'il était en charge de l'Education.
Miser sur la consultation infirmière à la demande, inconditionnelle et dans l'école
Le syndicat, une fois de plus, met en avant le manque criant de moyens humains à l'école : «Alors que le rapport souligne l’importance cruciale du repérage précoce et de l’écoute des élèves, il met également en lumière la faillite des logiques actuelles, centrées sur des visites de dépistage massives et obligatoires, renforcées par l’actuelle réforme de la santé scolaire. Cette approche descendante et dépassée se révèle inefficace pour détecter les violences subies par les enfants», note le SNICS-FSU qui entend miser sur «la consultation infirmière à la demande, inconditionnelle et réalisée directement au sein de l’école» – «principal lieu de vie des enfants» – pour assurer «les meilleures conditions de prévention, de repérage, de protection et d’accompagnement».
15 300 postes d’infirmières de l’Éducation nationale pour répondre à la hauteur des enjeux
Le SNICS-FSU revendique la création de 15 300 postes d’infirmières de l’Éducation nationale pour garantir : «une présence dans 100% des établissements du second degré (EPLE) ; une couverture effective des besoins dans les écoles maternelles et élémentaires et un accès équitable aux soins, à la prévention et à l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle».
«Les auditions de victimes, les témoignages de personnels et les constats partagés dans ce rapport convergent : il faut renforcer les professionnels déjà en place et leur donner les moyens d’agir.
Les infirmières de l’Éducation nationale sont en première ligne, dans une relation de proximité et de confiance avec les élèves. Elles doivent être reconnues comme des actrices majeures de la politique de prévention et de protection de l’enfance».
Le SNICS-FSU demande :
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Le lancement immédiat du chantier réglementaire sur la spécialisation des infirmières de l’Éducation nationale et de l’enseignement supérieur
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L’inscription dans la prochaine loi de finances d’un plan pluriannuel de recrutement visant à recruter un total de 15 300 infirmières
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Le renforcement, de la maternelle à l’université, de la consultation infirmière à la demande, de l’écoute, de l’éducation à la santé, plutôt qu’une politique hygiéniste de dépistages de masse inefficaces et imposés.
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La reconnaissance pleine et entière des missions de protection, de diagnostic et d’orientation, propres à l'exercice de la profession.
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