SANTÉ MONDIALE

Accord de l'OMS sur les pandémies : un texte "absolument crucial" pour les infirmiers

Publié le 23/04/2025

L'accord sur les pandémies signé par les pays membres de l'Organisation mondiale de la santé permettra de mieux protéger les professionnels de santé en cas de crise sanitaire, se réjouit le Conseil international des infirmières (CII). Une nécessité, face à l'impact qu'a eu le Covid sur ces professionnels de santé et les leçons qui en ont été tirées.

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Cinq ans après son déclenchement, les États semblent tirer des enseignements de la crise de Covid-19. En parvenant à un accord sur les pandémies le 16 avril dernier, les pays membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se sont engagés à mieux se préparer aux éventuelles prochaines crises sanitaires. Et  le Conseil international des infirmières (CII), qui a participé à son élaboration, salue dans un communiqué la conclusion des négociations : « Cet accord est une étape essentielle pour garantir que, lorsque la prochaine pandémie surviendra, nous disposerons d'un personnel de santé bien préparé, de systèmes de santé et de protocoles de recherche, de partage des données et de traitement, afin d'être prêts à relever les défis ».

Un traité "absolument crucial" pour protéger les professionnels de santé

Le traité est « absolument crucial » pour les infirmiers et, plus largement, les travailleurs de la santé. Et pour cause. En avril 2023, un rapport de l’OMS démontrait les impacts négatifs que la pandémie avait pu avoir sur les professionnels de santé, et en particulier les infirmiers, souvent placés en première ligne : burn-out et épuisement conduisant à des départs en masse, surcharge de travail, fragilité psychique. L’organisation y évoquait d’ailleurs « un traumatisme de masse » et insistait sur la nécessité de protéger les soignants en cas de pandémie. Nombre d’entre eux sont également décédés du virus, ajoutant chez les autres une crainte pour leur sécurité personnelle. Le CII chiffre ainsi à au moins 115 000 les morts provoquées par le Covid chez les infirmiers et membres du personnel de santé – un nombre jugé sous-estimé – du fait du manque de préparation des États face à une telle crise. « Le manque d'équipements de protection individuelle (EPI) pour les travailleurs de la santé et l'inégalité dans l'accès aux vaccins entre les pays ont fortement contribué aux taux élevés de maladie et de décès que nous avons constatés parmi les infirmières et autres professionnels de santé », observe-t-il.

Eviter de reproduire les erreurs passées

Cet accord sur les pandémies, leur prévention et leur gestion, doit donc permettre d’éviter de reproduire les erreurs ayant « conduit à des conséquences tragiques. » La question de la protection des soignants en cas de pandémie est d’autant plus prégnante que, selon sa dernière enquête, la crise des soins infirmiers tend à s’aggraver dans le monde entier, entre manque d’effectifs et dégradation de leurs conditions de travail et d’état de santé, rappelle le CII. « Les infirmières du monde entier sont toujours chroniquement sous-évaluées, sous-soutenues et confrontées à des conditions de travail inacceptables et dangereuses, ce qui aggrave la grave pénurie de main-d'œuvre », insiste-t-il. Infirmiers et personnels de santé sont pourtant le pilier de la préparation aux pandémies, fait-il valoir, appelant les dirigeants du monde entier à ratifier l’accord. Celui-ci doit en effet encore l’être au cour de l’Assemblée mondiale de la santé, qui se tiendra au cours du mois de mai.

La Rédaction d'Infirmiers.com

Source : infirmiers.com