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Sida : l'ONU alerte sur les risques d'une nouvelle pandémie

Publié le 25/03/2025

Le retrait du soutien financier des États-Unis a donné un coup d'arrêt, entre autres, à un certain nombre de programmes de santé publique, dont ceux destinés à lutter contre le sida. De quoi faire craindre le retour d'une pandémie du virus dans les prochaines années.

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Crédit photo : GARO/PHANIE

Les coupes budgétaires dans le soutien financier américain ne seront pas sans conséquences dans la lutte contre le sida, a alerté l’Organisation des nations unies (ONU). Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le lundi 24 mars 2025 à Genève, Winnie Byanyima, la directrice d’Onusida, a indiqué qu’aujourd’hui, 27 pays d’Afrique étaient confrontés à des pénuries de personnels et à des perturbations dans les systèmes de diagnostic et de traitement, avec « des systèmes de surveillance qui s’effondrent ». Avec un impact qui ne frappera pas que ces pays, déjà vulnérables. « À plus long terme, nous voyons la pandémie de sida ressurgir à l'échelle mondiale, non seulement dans les pays à faible revenu (...) d'Afrique, mais aussi parmi les populations clés en Europe de l'Est et en Amérique latine », et « nous verrons des gens mourir, comme nous l'avons vu dans les années 1990 et 2000 », a-t-elle averti. La crainte est celle d’une véritable recrudescence de la maladie. 

Dans certains pays d’Afrique, comme la Tanzanie ou l’Ouganda, la réponse au sida est très dépendante de l’aide financière extérieure. Or la soudaineté du retrait du financement américain « a entraîné la fermeture de nombreuses cliniques et le licenciement de milliers d’agents de santé », a observé Winnie Byanyima. En Afrique du sud, par exemple, pays où la part de personnes séropositives la plus importante au monde, l’arrêt des financements américains a provoqué la fermeture de dispensaires, qui accueillaient notamment des populations à risque (dont travailleurs du sexe).

Une "révolution" attendue dans le traitement préventif

Le message de l’Onusida est d’autant plus pressant que les experts estiment qu’un anti-rétroviral, développé par le laboratoire pharmaceutique Gilead, pourrait changer la donne contre le sida. « Nous sommes à l'aube d'une nouvelle révolution dans le traitement préventif » et « nous pourrions voir la fin du sida » grâce à un déploiement ambitieux du traitement, a plaidé sa directrice, qualifiant ce nouveau traitement « d’outil miracle ». Pour l'instant aucun autre pays n'a annoncé vouloir combler le vide américain, a-t-elle relevé, ajoutant : « le pire scénario serait des baisses supplémentaires de l'Europe ainsi que zéro soutien des États-Unis. » Sans l’aide américaine, l’Onusida estime que la maladie pourrait entraîner 6,3 millions de décès au cours des 4 prochaines années ; c’est dix fois plus qu’en 2023, où 600 000 morts ont été recensées.

La Rédaction d'Infirmiers.com avec l'AFP

Source : infirmiers.com