Troubles psychiques et neurodéveloppement, accès aux soins psychiatriques problématiques et risques accrus de rupture de parcours : les enfants bénéficiant d'une mesure de protection conjuguent les difficultés en santé mentale. « Les enfants protégés ont un risque plus important de présenter des troubles anxieux, dépressifs, de stress post-traumatique ou encore de trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) », relève en effet la Haute autorité de santé (HAS). Or le recours aux soins en psychiatrie se fait souvent dans l’urgence, avec un suivi qui peut s’avérer déficient. Une situation qu'elle explique en grande partie par le manque de coordination entre les acteurs de la protection de l’enfance et ceux de la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. S’étant auto-saisie sur la question, elle fournit plusieurs recommandations issues d’un groupe de travail composé de professionnels provenant de ces deux champs. Un travail qui s’inscrit dans le cadre de son programme « Santé mentale et psychiatrie 2025-2030 », présenté en février dernier, et dans un contexte où la santé mentale a été désignée « Grande cause nationale 2025 ».
« Une bonne coordination est un atout pour mieux repérer précocement les besoins en soins psychiatriques des enfants protégés, pour faciliter leur accès aux soins, pour garantir un suivi continu et approprié, et pour éviter les ruptures de soins », plaide-t-elle.Elle préconise ainsi un repérage plus précoce des situations à risque, un accès aux soins facilité et « un suivi décloisonné ».
Des recommandations reposant sur 3 axes
Le repérage passe ainsi sur la mobilisation de l’ensemble des acteurs qui évoluent autour de l’enfant afin de s’assurer de la réalisation « du bilan obligatoire de santé et de prévention (intégrant un volet relatif à la santé psychique de l’enfant) dans un délai d’un mois après le début de la mesure de protection de l’enfance », par exemple. Est également recommandé de programmer une rencontre avec un psychologue de la protection de l’enfance pour chaque enfant qui bénéficie d’une mesure de protection. Autre mesure : porter une attention régulière aux éventuels signes évocateurs d’un trouble psychique ou du neurodéveloppement.
Pour favoriser l’accès aux soins, la HAS insiste sur la nécessité d'identifier « un interlocuteur au sein de chaque établissement de santé autorisé en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent qui assure la liaison avec les acteurs de la protection de l’enfance » ainsi que la mise en place d’une organisation permettant une évaluation rapide pour les premières demandes concernant des enfants protégés.
La continuité du suivi des enfants et de leur parcours de soin, elle, passe par des échanges « fluides et réguliers » entre les acteurs de la protection de l’enfance et de la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. La HAS propose des repères, accessibles à partir de ses recommandations, pour aider l’ensemble de ces professionnels à mieux appréhender le « cadre juridique » de la transmission des informations. Enfin – et c’est un peu le nerf de la guerre – ces recommandations ne peuvent être mises en place que si des moyens, humains comme financiers, suffisants sont mobilisés.
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