Il faut dire que le contexte, inquiétant pour les autorités sanitaires, s’y prête : celui d’une flambée des cas de méningites observés depuis 2023 : 560 cas cette année-là, 615 en 2024, et un niveau particulièrement élevé pour les mois de janvier et février 2025 (95 cas et 89 cas, selon les données de Santé publique France datant du 7 mars). Dans son avis rendu le mardi 18 mars 2025, la Haute autorité de santé (HAS) liste plusieurs nouvelles recommandations prévoyant l’élargissement de la vaccination en fonction des types d’infections et de populations cibles.
Plusieurs rattrapages vaccinaux recommandés
Depuis le 1er janvier 2025, la vaccination contre les méningocoques des groupes B et ACWY est obligatoire chez les nourrissons ; il s’agit désormais de mettre en place un rattrapage vaccinal pour les enfants nés avant cette date. Elle préconise d’étendre la vaccination obligatoire contre les méningocoques ACWY chez les enfants jusqu’à 2 ans. Actuellement, seule cette contre le sérogroupe B est obligatoire chez les plus petits. « Cette mesure concerne également les nourrissons de 1 à 2 ans ayant déjà reçu une vaccination complète (deux injections) contre le méningocoque C », précise-t-elle. Elle se positionne également pour un rattrapage ciblant les enfants jusqu’à 3 ans n’ayant pas été vaccinés contre le sérogroupe ACWY. Chez les adolescents de 11 à 14 ans, cette vaccination doit devenir « effective », poursuit-elle. Celle-ci est « susceptible de les protéger pendant toute la période à risque de 15 à 24 ans, en raison de la durée prolongée de cette protection (dix années au moins). » Enfin, elle plaide pour l’organisation d’une campagne de rattrapage vaccinal, sur 2 ans, pour les adolescents et jeunes adultes de 15 à 24 ans qui n’ont pas reçu d’injections contre ce sérogroupe.
Concernant les méningocoques B, la HAS recommande un autre rattrapage vaccinal pour les nourrissons et enfants jusqu’à 5 ans pour ceux qui n’auraient pas été vaccinés. Et pour les 15 à 24 ans qui souhaiteraient se faire vacciner, elle répète ses appels à rembourser intégralement l’acte. À noter que l’autorité sanitaire met à disposition des professionnels de santé un tableau récapitulatif de ses recommandations.
Pour élaborer son avis, la HAS s’est appuyée sur les dernières données épidémiologiques, qui montrent notamment une diminution de l’incidence du sérogroupe B chez les enfants après 5 ans, des sérogroupes W après 3 ans et des sérogroupes Y après 2 ans. Parallèlement, l’incidence augmente pour les sérogroupes Y et W, ce dernier étant particulièrement létal : il est à l’origine de 20% des décès survenus par méningite en 2024 Mais ces données démontrent également que les 15-25 ans sont, après les moins de 5 ans, la tranche d’âge la plus touchée par ces infections.
Alerte sur les risques de cluster
Quelques jours plus tôt, le jeudi 13 mars, Santé publique France réitérait de son côté ses alertes sur la recrudescence des cas de méningites, après un premier coup de semonce en février. Les 184 cas déclarés depuis le début de l’année représentent ainsi « un niveau très supérieur à ce qui était observé pour la même période de l’année au cours des saisons précédentes », relevait-elle. Au cœur de ses inquiétudes : le risque de regroupement spatio-temporel des cas (cluster) pouvant être liés à la circulation des souches. Deux de ces clusters ont en effet été identifiés depuis début 2025, chez des étudiants à Lyon en janvier, et à Rennes, avec 6 cas identifiés au sein d’une famille et chez des étudiants entre décembre 2024 et janvier 2025 causés par la même souche bactérienne, sans que les deux situations n’aient de liens entre elles. Dans les deux cas, le sérogroupe B était impliqué et la vaccination a été recommandée chez les plus jeunes et les étudiants. « Ces situations rappellent le potentiel de transmission et de virulence » de ces infections, soulignait-elle. « La détection rapide des regroupements spatio-temporels de cas permet de mettre en place des actions ciblées de vaccination. »
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