Malgré les recommandations, « les indicateurs de la santé périnatale ne s’améliorent plus, voire se dégradent », alerte la Haute autorité de santé (HAS). Alors que la France se classe parmi les derniers pays de l’Union européenne en matière de mortalité infantile, cette évolution, jugée préoccupante, rend d’autant plus urgent l’enjeu d’améliorer la prise en charge des nouveaux-nés. Un axe que préconisait d’ailleurs déjà un rapport sénatorial, publié en septembre 2024, qui appelait à une réorganisation de l’offre de soin en périnatalité afin d’assurer une meilleure sécurisation des accouchements et un renforcement du suivi de proximité durant la grossesse et après la naissance, contextualise-t-elle. Dans ce contexte, elle indique s’être auto-saisie « pour mener la première analyse nationale des EIGS [événements indésirables graves associés aux soins] survenus chez les nouveau-nés. » À la suite d’une analyse de 328 déclarations d’EIGS effectuées entre le 1er mars 2017 et le 27 mai 2024, elle formule 10 préconisations qui doivent répondre aux causes, multifactorielles, de ces incidents.
Les causes « immédiates » sont les erreurs en lien avec la prise en charge obstétricale (défauts de surveillance ou d’interprétation du rythme cardiaque fœtal notamment), et celles liées aux soins ou à leur organisation ; viennent ensuite les causes « profondes », qui sont essentiellement des facteurs liés aux patients (état de santé du nouveau-né ou de la mère), aux tâches à accomplir (protocoles incomplets, absents ou méconnus des professionnels) ou à l’équipe (défaut de communication, failles dans la transmission des informations), identifie la HAS.
10 préconisations pour réduire le nombre des EIGS évitables
Si tous les EIGS ne sont pas évitables, 53% pourraient toutefois l’être, poursuit-elle. Les préconisations qu’elle soumet et qui s’adressent aussi bien aux professionnels de santé impliqués dans les soins en périnatalité et aux structures de santé qu’aux régulateurs de l’offre de soins et au législateur doivent permettre de renforcer le niveau de sécurité des prises en charge :
- S’assurer systématiquement des compétences (techniques et non techniques) des professionnels exerçant en gynécologie-obstétrique et en pédiatrie néonatale.
- Garantir l’accès de tous les professionnels de santé impliqués à l’ensemble des informations médicales nécessaires à la prise en charge des nouveau-nés et de leur mère.
- Lutter contre les erreurs diagnostiques (diagnostic retardé, erroné, manqué ou non communiqué au patient).
- Mieux prendre en charge les grossesses et accouchements à risque.
- Améliorer la prise en charge de la réanimation néonatale en maternité.
- Mieux prévenir les risques de chute et d’étouffement du nouveau-né à la maternité.
- Respecter systématiquement les bonnes pratiques de prise de décision des transferts in utero et périnataux.
- Poursuivre la sécurisation de la prise en charge médicamenteuse et de l’utilisation des dispositifs médicaux.
- Renforcer la sécurité des accouchements accompagnés à domicile et des accouchements en maison de naissance.
- Faire évoluer le formulaire de déclaration des EIGS et améliorer la qualité des déclarations.
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