LOI INFIRMIÈRE

Refonte du métier : l'Ordre réclame une adoption de la loi en accéléré

Publié le 03/03/2025

En amont de l'examen de la loi infirmière par les députés, l'Ordre national des infirmiers (ONI) a pu soumettre de nouvelles préconisations pour en préciser le cadre d'application. Il insiste notamment sur l'importance d'inscrire la consultation infirmière comme relevant du rôle propre.

infirmière, blouse, masque, préparation avant entrée en bloc

Crédit photo : GARO/PHANIE

Dans le cadre du futur examen de la loi infirmière par la Commission des affaires sociales, le 5 mars, Nicole Dubré-Chirat, à l’origine avec Frédéric Valletoux du dépôt du texte, a procédé une série d’auditions avec les représentants de la profession. Elle a ainsi reçu Sylvaine Mazière-Tauran, la présidente de l’Ordre des infirmiers, et Samira Ahayan, sa secrétaire générale. Elles en ont profité pour souligner « l’importance de cette réforme, pour renforcer le rôle des infirmiers et favoriser un meilleur accès aux soins pour les patients », indique l’Ordre dans un communiqué. Et pour soumettre quelques préconisations afin de clarifier le cadre d’intervention de la profession.

Faciliter l'accès direct aux infirmiers

Outre la création de la consultation infirmière et la volonté affichée de faciliter l’évolution des spécialités (infirmiers de bloc, anesthésistes et de puériculture) vers la pratique avancée, la loi entend également reconnaître les soins relationnels comme faisant partie des expertises du métier. Pour que l’étendue du rôle des infirmiers soit reconnue, l’Ordre préconise d’inscrire « explicitement » la consultation infirmière comme relevant du rôle propre, afin de faciliter l’accès direct aux infirmiers. Une mesure essentielle, juge-t-il, face aux problématiques croissantes d’accès aux soins. « Avec près de 600 000 professionnels répartis sur l’ensemble du territoire, les infirmiers jouent un rôle clé dans le parcours de soins. » Autre dimension à écrire noir sur blanc dans la loi : la mission « essentielle » d’orientation, ce qui permettrait d’éviter les ruptures de parcours de soin et d’améliorer la coordination en autorisant les infirmiers à diriger les patients vers d’autres acteurs de santé.

L'Ordre réclame une mise en application rapide

L’Ordre a également exprimé son souhait de «voir cette proposition de loi adoptée en procédure accélérée, avant l’été », poursuit-il. Il faut dire que, depuis son annonce, en mai 2023, par François Braun, la refonte du métier infirmier a été plusieurs fois retardée, entre succession des ministres de la Santé, dissolution de l’Assemblée nationale et censure du gouvernement ayant eu pour impact de repousser les délais. L’Ordre réclame donc une mise en application effective des arrêtés et décrets qui doivent accompagner la loi dès le 31 janvier 2026, au plus tard. L’application du nouveau référentiel de formation, lui, est attendu pour la rentrée de septembre 2026. « Aujourd’hui, face aux défis majeurs de santé publique, nous devons tout faire pour garantir à chaque patient un accès rapide et efficace aux soins. Les infirmiers présents sur tout le territoire, font partie de ces solutions pour répondre à cet enjeu », rappelle Sylvaine Mazière-Tauran. « Cette loi permettrait de mieux répondre aux besoins des patients en s’appuyant sur la présence et l’expertise des infirmières et infirmiers sur tout le territoire.»

La Rédaction d'Infirmiers.com

Source : infirmiers.com