Un Collège infirmier français (CIF) a été créé par 17 organismes de la profession (ordre, syndicats et associations), a fait savoir le 14 mars 2015 la nouvelle instance, qui a diffusé un premier avis concernant l'exercice en pratique avancée.
17 organismes s'unissent pour créer un Collège infirmier français.
Sa présidente est Marie-Claude Gaste, précise un communiqué du CIF. Coordinatrice générale des soins du CHU de Nîmes, elle est également trésorière adjointe de l'Association française des directeurs des soins (AFDS).
Les autres membres du bureau sont:
- vice-présidents: Gilberte Hue (Académie des sciences infirmières) et Thierry Amouroux (Syndicat national des professionnels infirmiers, SNPI/CFE-CGC)
- secrétaire: Dany Gaudelet (Union nationale des associations d'infirmiers de bloc opératoire diplômés d'Etat - Unaibode)
- secrétaire adjoint: Edouard Podyma (Syndicat national des infirmiers anesthésistes - Snia)
- Trésorier: Sébastien Colson (Association nationale des puéricultrices diplômées et des étudiants - ANPDE)
- Trésorière adjointe: Patricia François (Syndicat national des infirmières conseillères de santé - Snics-FSU).
Au sein du conseil d'administration du CIF figurent aussi l'ordre national des infirmiers (ONI), le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) et des représentants des structures de formation (Cefiec, Ceeiade, Ceepame et Aeeibo). Sont également représentés l'Association française des infirmier(e)s de cancérologie (Afic), l'Association des cadres et infirmiers en santé mentale (AsCISM), l'Association nationale des infirmières et infirmiers diplômés et des étudiants (Anfiide) et le Groupement des infirmier(e)s du travail (GIT).
Le CIF a été officiellement constitué le 14 mars 2015 lors de sa première assemblée générale, durant laquelle le bureau a été élu, a précisé à l'APM Thierry Amouroux. Le collège se donne pour missions de mutualiser les compétences [et] l'expertise de ses membres dans le but d'améliorer la qualité et la sécurité des soins, et de répondre aux besoins en santé de la population", de "contribuer à la promotion de la recherche en sciences infirmières" et "d'optimiser la formation universitaire et le développement professionnel continu [DPC] des infirmiers
. L'instance entend être un des interlocuteurs des autorités publiques en matière de santé
. Elle doit collaborer avec les autres collèges de professionnels de santé, d'autres acteurs médico-sociaux et les associations d'usagers
.
Le collège, avant même sa création formelle, a déjà répondu à des sollicitations de la part de la Haute autorité de santé (HAS) et de la profession
, explique le communiqué. Il a proposé des experts issus de ses composantes qui ont rendu des avis pour des protocoles de coopération, ont travaillé à l'élaboration de recommandations et ont proposé des projets de formation. Thierry Amouroux a rapporté que le collège travaillait avec la HAS sur des sujets techniques. Ils concernent par exemple la prise en charge des malades d'Alzheimer, la réduction du risque d'hospitalisation de résidents d'établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ou encore le retour au domicile après hospitalisation pour insuffisance cardiaque. Les membres du collège souhaitent accueillir d'autres structures professionnelles répondant aux critères d'inclusion du collège, afin de fédérer le plus largement possible la profession
, ajoute le communiqué.
Pratique avancée : pour un réel métier intermédiaire
Dans un autre communiqué daté du 16 mars 2015, le CIF a diffusé son premier avis, portant sur l'exercice infirmier en pratique avancée. Le projet de loi de santé prévoit, à l'article 30, de créer le cadre juridique de cet exercice. Néanmoins, la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, Marisol Touraine, a indiqué que le texte serait amendé lors de l'examen parlementaire du texte, qui commence ce 17 mars en commission, de façon à ce que l'organisation de pratiques avancées avec délégations de tâches ne s'effectue que sous l'égide du médecin.
Le CIF, dans son avis, estime que les futurs professionnels en pratique avancée ne devraient plus relever du livre III du code de la santé publique (qui concerne les auxiliaires médicaux, aides-soignants, auxiliaires de puériculture et ambulanciers) mais d'un livre spécifique
. Jugeant important de ne pas réduire la pratique avancée aux seules délégations de tâches médicales
, le nouveau collège défend la création d'un métier intermédiaire, avec un niveau d'exercice différent et complémentaire, celui de la diversification ou du renforcement, affirmant ainsi de nouveaux rôles professionnels
.
L'ordre infirmier, lors d'une conférence de presse le 12 février
, avait lui aussi plaidé pour créer le statut d'infirmier praticien hors du cadre très restrictif d'auxiliaire médical
actuellement défini par le code de la santé publique. A l'inverse, plusieurs syndicats de médecins avaient demandé une réécriture de l'article 30, jugeant qu'il remettait en cause le rôle des médecins.
Avis du Collège infirmier français sur l'exercice en pratique avancée (PDF)
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