Les faits ont suscité l’indignation chez les professionnels de santé, en particulier libéraux. Le 28 juillet dernier, en Meurthe-et-Moselle, une infirmière libérale (IDEL) a été agressée par un homme au moment de regagner son véhicule ; après l’avoir interpellée pour lui demander de l’argent, celui-ci l’avait frappée au visage. L’infirmière avait reçu quatre jours d’incapacité totale de travail (ITT).
Au-delà de l’agression elle-même, c’est surtout la réponse de la justice qui a indigné une vingtaine de syndicats et d’organisations de soignants, dont Convergence infirmière, le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI), ou encore l’Organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux (ONSIL). Alors que Yannick Neuder, le ministre chargé de la Santé, défend une « tolérance zéro » pour tout fait de violence qui cible un soignant, l’agresseur de l’IDEL a été condamné en comparution immédiate à 900 euros d’amende. Les représentants des professionnels de santé ont aussitôt dénoncé une « peine dérisoire ».
« Ce jugement est un signal désastreux : une prime à la récidive qui banalise la violence envers les soignants », ont-ils taclé dans un communiqué commun*, publié le 6 août. Il leur paraît d’autant plus incompréhensible que, depuis le 9 juillet dernier, une loi prévoit des peines aggravées pour les auteurs de violences contre les professionnels de santé. Ils y ont également demandé au ministère de la Justice « une diffusion nationale et immédiate » de cette loi ainsi qu’une application systématique « de peines fermes et exemplaires pour toute agression physique contre un soignant sur ses horaires de travail et/ou si l’agression est liée à son statut de soignant. » Ils l’ont enfin appelé à reconnaître officiellement la dangerosité « croissante » des métiers libéraux en santé, et qui appelle à la mise en place de mesures de protection renforcées – dont, pour les IDEL, la possibilité de faire valoir leur droit de retrait.
*Signé par le Collectif du 12 mars ; Convergence infirmière ; l'Organisation nationale des syndicats d'infirmiers libéraux ; le Syndicat des infirmiers libéraux ; le Syndicat national des professionnels infirmiers ; le syndicat Alizé ; l'association Médecins pour demain ; l'Intercollectif pour une médecine libre et indépendante ; SOS Médecins France ; le syndicat Médecins Secteur ; l'Intercollectif Padhue ; l'association Intégration des praticiens à diplôme étranger engagés contre la crise ; l'Union française pour une médecine libre ; le Syndicat des médecins libéraux ; le syndicat MG France ; la Fédération des médecins de France ; la Confédération des syndicats médicaux français ; Avenir Spé-Le Bloc ; la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France ; l'Organisation syndicale des sages-femmes libérales.
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