Le texte voté à l'Assemblée le mardi 11 mars embarque des avancées qui enrichissent le métier infirmier, relève le syndicat, qui liste, entre autres l’inscription de la consultation et du diagnostic infirmiers, qui permettent « une prise en charge plus efficace des patients », de la recherche en sciences infirmières, des soins relationnels ou encore de la conciliation médicamenteuse, très attendue par les infirmiers libéraux. L’ensemble de ces évolutions sont la manifestation d’une reconnaissance par le législateur des « contributions essentielles que l’infirmier apporte à la prise en charge des patients », estime-t-il.
Autres mesures qui faciliteront l’accès aux soins : l’élargissement du droit de prescription (produits de santé et examens complémentaires), après avis de la Haute autorité de santé (HAS), et, surtout, l’expérimentation de l’accès direct. La dernière étude démographique de l’Ordre national des infirmiers (ONI) est en effet venue confirmer que, si le nombre de professionnels restent en deçà des futurs besoins, ceux-ci sont présents dans l’ensemble des bassins de vie du territoire. « Ce projet est donc particulièrement pertinent dans les zones sous-dotées en professionnels de santé », observe la CNI.
Une 4ème année de formation faciliterait la rétention des professionnels
Pour autant, un élément vient quelque peu ternir le satisfecit du syndicat : le refus d’étendre à 4 ans la durée de la formation socle, une demande que formulent par ailleurs d’autres syndicats infirmiers ainsi que le Conseil national professionnel, dans son Livre blanc publié récemment. « Cette quatrième année rémunérée aurait permis un compagnonnage dans le service dont la spécificité attire l’étudiant », fait valoir la CNI, qui ajoute qu’elle favoriserait une montée en compétences progressive, d’autant plus nécessaire que les modes d’exercice infirmiers sont multiples (urgences, pédiatrie, oncologie, soins palliatifs…) et requièrent des connaissances et savoir-faire différents. Or ne pas accompagner plus amplement les étudiants dans leur professionnalisation nuit à l’attractivité du métier, et surtout à la rétention des effectifs. En l’état actuel, près de la moitié des infirmiers quittent l’hôpital au bout de 10 ans, rappelle le syndicat en citant les résultats d’une étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) publiée en 2023. « Face à cette situation alarmante, il est urgent de repenser la formation pour assurer une meilleure adaptation aux réalités du terrain et renforcer l’attractivité du métier. »
L’Ordre a fait valoir de son côté que le débat sur cette quatrième année potentielle d’enseignement ne relevait pas de la réflexion globale sur le métier. La réforme de la formation n’interviendra toutefois que dans un second temps, la mise en application du nouveau référentiel étant prévu pour la rentrée de septembre 2026.
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